Une tradition qui n’évolue pas est vouée à disparaître
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- Mikel Sarriegi
Pour Mikel Sarriegi, la danse est un "vice" qu’il a contracté dès son plus jeune âge. Danser lui est aussi nécessaire et naturel que manger, respirer ou parler. Il n’a d’ailleurs aucune intention d’en finir avec cette addiction. Aujourd’hui, lorsqu’on parle de danse basque, on entend tout ce qui est en rapport avec les danses traditionnelles pratiquées au Pays Basque. Cette définition a ses limites et crée une certaine confusion. C’est pourquoi il préfère dissocier les concepts de danse basque et de danse traditionnelle. Selon lui, la danse traditionnelle est l’héritage qu’une société reçoit et transmet naturellement. Le concept de danse basque est devenu un concept idéologique ou identitaire. À l’heure où la culture issue de la post-modernité est devenue "liquide", c’est-à-dire un produit consommable et jetable, la danse traditionnelle, par opposition, fait figure d’élément "solide" et intemporel. Face à cela, il y a trois attitudes possibles : conserver ce que l’on a en se fermant radicalement à ce qui vient de l’extérieur et à la modernisation, tout en sachant qu’une tradition qui n’évolue pas est une tradition vouée à disparaître ; avoir du mépris pour ce que l’on a et privilégier ce qui vient d’ailleurs, le risque étant que tout cela devienne "liquide", et qu’il n’en reste rien de "solide" au final ; et enfin, rester ouvert aux autres tout en conservant ce que l’on a. Il opte plutôt pour cette dernière attitude qui, selon lui, fait pratiquement consensus aujourd’hui. On a besoin de racines et de fondations solides, et aussi d’une ouverture à la modernisation et au renouvellement. "La clé est dans cet équilibre", conclut-il.
Institut Culturel Basque - 2015