Une figure de condition modeste

L’accompagnement musical de la danse a longtemps été assurée par des ménétriers de condition modeste.
Au Pays Basque sud comme au nord, sous l’Ancien régime et parfois jusqu’au XXe siècle, les "tambourins" sont des musiciens professionnels, semi-professionnels ou artisans : charpentiers, tisserands, forgerons, meuniers, cordonniers, etc.. On n’y compte que rarement des laboureurs, et encore moins des propriétaires terriens. Beaucoup de musiciens sont issus de quartiers de cagots, comme Bozate à Arizkun, Mixelena à Saint-Etienne-de-Baigorry ou Xuhitoa à Anhaux. Certains sont bohémiens. Descendants de catégories sociales à qui la participation à la danse publique avait longtemps été prohibée, ces ménétriers se retrouvent sur une posture ambivalente : détenteurs du savoir musical et chorégraphique, ils garantissent la qualité de la danse mais restent au service des dirigeants de la jeunesse (danbolinausiak : les maîtres du tambourin ou soinu mutilak : les garçons de la musique).
La figure du musicien-maître de danse survivra jusqu’au XXe siècle, à l’instar des figures emblématiques d’Alejandro Aldekoa à Berriz (Biscaye) ou de Maurizio Elizalde dans la vallée du Baztan.