Mutations et nouveaux départs

La guerre civile de 1936 précipite le changement. Au Pays Basque sud, largement associé au camp des vaincus, le txistu doit composer avec les priorités du régime national-catholique. Les processions du Corpus sont maintenues mais les carnavals, vus comme subversifs, sont interdits. Au Pays Basque nord, la situation varie selon les territoires. En Soule, l’ancien modèle perdure, même si le Musée Basque décide en 1930 d’organiser un concours face à la raréfaction du tambourin à cordes. En Basse-Navarre, le maître de danse et musicien Faustin Bentaberry (1869-1936) alterne la clarinette pour le bal au goût du jour et le violon pour les sauts. Sur la Côte, les derniers maîtres de danse comme le joueur de violon Pili Taffernaberry perdent de leur aura et sont remplacés par les groupes folkloriques formés sous l’influence des réfugiés du Pays Basque sud. Si pendant plusieurs décennies, le répertoire des groupes connaît une uniformisation autour des "sept provinces", beaucoup cherchent à partir des années 1980 à renouer avec la tradition locale. Il en résulte un panorama musical et chorégraphique contemporain riche et varié.