"Ils ont recours à toutes les autres obscénités dans cette danse" (1816)
- Type de document :
- Son
"Le tambourin déclare : il est temps, pour ceux qui le veulent, de faire ce qu’ils veulent. À vrai dire, si au regard du soleil ils ne pèchent pas, ils ont recours, sans la moindre honte, à toutes les autres obscénités dans cette danse. Tout ce que l’on entend et tout ce que l’on voit dans ce mélange, c’est le feu et la fumée de la luxure. Dans l’une, la longue danse, l’arin-arin, les corps se touchent. Dans l’autre, le fandango, quand ce n’est pas avec le visage, les bras, le ventre, le flanc, garçons et filles se touchent, échangeant sans cesse des gestes obscènes et indécents. Et dans une autre, comme des abeilles dans une casserole, des tas d’hommes et de femmes se mélangent. Ce qu’ils se font mutuellement est d’une laideur que je n’ose même pas décrire. [...] Chacune des paroles prononcées et entendues dans cette danse est obscène. Les regards et les caresses échangées sont obscènes. Les gestes pour s’embrasser, se tenir, se toucher sont obscènes. Les rapprochements des corps sont obscènes. Les frôlements des jupes avec les pieds sont obscènes. Se tenir par la main est obscène… Et tout cela, à chaque danse, sans cesse entre filles et garçons. Et plus la nuit approche, plus chaque danse devient honteuse, lascive et laide. Les filles sortent souvent de la danse le foulard défait et la coiffe de travers, de sorte que l'on a peine à le croire si on ne l'a pas vu."
Enregistrement audio d'un passage de l'oeuvre "Euskal Errijetako olgeeta ta dantzeen neurrizko gatz-ozpinduba" écrit par Frai Bartolome en 1816 et lu par Ander Lipus.