La controverse au Pays Basque Sud
La vigueur de la danse, y compris dans les fêtes religieuses, a inévitablement interrogé l’Eglise de la Contre-Réforme, alors en pleine offensive restitutionniste.
Au XVIIIe siècle, la danse fait l’objet d’une dispute théologique conséquente qui oppose, comme l’a analysé Joxemiel Bidador, deux jésuites : Manuel de Larramendi (1690-1766) et le missionnaire Sebastian Mendiburu (1708-1782).
A la condamnation sans appel des danses prononcée par Mendiburu et, plus tard, par le carme Fray Bartolome de Santa Teresa (1768-1838), s’oppose la distinction établie par Larramendi entre "mauvaises" et "bonnes" danses, ces dernières comprenant les danses d’épées cérémonielles et les danses en chaîne.
J. I. Iztueta (1767-1845), marqué par l’influence des Lumières, prolongera ce débat. Son recueil entend prouver la licité de cycles de danses qu’il présente comme expurgées des éléments susceptibles de heurter la morale. S’y met également en scène la danse comme acte de citoyenneté et de "foralité" guipuzcoane.