Mourir et revivre
Plusieurs rituels, carnavalesques en particulier, se terminent sur la mort et la résurrection d’un personnage : l’apprenti chaudronnier Pitxu dans la mascarade, l’huissier des tobera- mustrak (théâtre charivarique), ou encore le Zan Pantzar du mercredi des Cendres.
Le pluralisme des interprétations est de mise.
Les tenants, comme Violet Alford, d’une lecture naturaliste y verront le souvenir de rites agraires destinés à garantir le cycle annuel de la fécondité naturelle et humaine. D’autres soulignent que la mise à mort met d’abord en scène la fin de l’inversion symbolique propre au temps carnavalesque. Au delà du seul carnaval, Juan Antonio Urbeltz verra dans bon nombre de fêtes, notamment la Saint-Jean et la Fête-Dieu, l’expression de rituels de protection contre les épidémies.
Pour bon nombre d’acteurs contemporains enfin, c’est d’abord le mode de transmission et le contexte d’exécution du geste, du son et du rôle qui confèrent à l’acte son caractère traditionnel, quelle qu’en soit une signification originelle devenue largement hermétique.