Carnaval à Itxassou

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Itxassou kaskarotak Xabier Itçaina
Carnaval à Itxassou

Le carnaval n’avait pas autant d’intensité à Itxassou que dans les villages voisins (Espelette, Cambo, Hasparren, Ustaritz). Il y avait les kaxkarot qui sortaient chaque année avant la guerre de 1914, et épisodiquement entre les deux guerres. Les seuls qui sortaient chaque année, jusqu’en 1960 environ, étaient les masques. Pour faire la quête, ils étaient toujours accompagnés de l’Hartza (l’ours), des Jaun-Andere (époux), et des Buhamiak (Bohémiens). Selon Xabier Itçaina, le chant Santi batek, Andere qui était chanté en Basse Navarre, était interprété à Itxassou par les Bohémiens. Les masques interprétaient un autre chant Agur etxeko andrea. Le Père Donostia avait d’ailleurs collecté ces chants à Itxassou, vers 1918 : selon lui, ils étaient chantés à Itxassou à l’occasion du carnaval et à Sare pour la quête de la Saint-Sylvestre. Xabier Itçaina a d’abord collecté l’information de la bouche des anciens, puis il en a eu confirmation dans les écrits. Il arrivait aussi parfois que la maîtresse de maison réponde en improvisant des couplets. Au XIXe siècle, on trouve trace des mascarades à Itxassou, mais très peu du carnaval. En 1927, la revue Eskualduna rapporte qu’à Itxassou, les jeunes ne sont plus aussi attachés au carnaval qu’auparavant, et se demande où sont passés les Kaskarot, les Zan Pantzar et les Kauterak. Cela signifie, selon lui, qu’à une époque il existait une sorte de mascarade plus complexe qui s’est perdue. Toutefois, après la deuxième guerre mondiale, la coutume des masques était encore très forte. Chaque quartier avait ses masques. Le mardi et le dimanche du carnaval, il y avait de la musique sur la place, des parties de pelote et le repas des chasseurs. En 1947, il y eut un meurtre à Itxassou le mardi de carnaval, commis par des hommes masqués. C’est pourquoi cette année-là, le maire interdit aux masques de faire la quête, et ces derniers se rendirent donc à Souraïde. Des chants racontent cet événement. À Itxassou, il y avait également Zaldun Ihaute, le dimanche qui précédait le dimanche du carnaval et en août, pour la « refête ». Les festivités avaient lieu dans le quartier Gibelarte, jusque dans les années 1970. Selon Thierry Truffaut, on s’y livrait à Antzara Jokoa (le jeu de l’Oie).

Original conservé aux Archives Départementales Pôle de Bayonne, sous le numéro 19AV1521

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