Une soupape de sécurité ? Traditions dansées et satire sociale

Les danses accompagnent aussi des dispositifs théâtralisés fondés sur la satire sociale.
En Soule, la mascarade affiche, avec les prêches des bohémiens et des chaudronniers, une dimension satirique.
Le théâtre charivarique et carnavalesque du Pays Basque nord (tzintzarrotsak, asto lasterrak, libertimenduak, tobera mustrak, San Pantzar) comporte des simulacres de procès.
A Cortes (Ribera navarraise), le dance qu’accompagnent les danses du paloteado (danses de bâtons) comporte un théâtre versifié (la Pastorada) entre Mayoral, Rabadán (chefs de bergers), Ange et Diable. Structurée sur le modèle médiéval de la lutte entre le bien et le mal, la Pastorada intercale des vers satiriques (dichos) se référant à l’actualité locale.
Les interprétations de ces pratiques sont plurielles. Simples soupapes de sécurité temporaires renforçant pour certains l’ordre local, elles viendraient pour d’autres fonder au contraire une critique de fond, portée par les "sans voix" de la société d’ordres.
Ces pratiques ont su, dans tous les cas, se renouveler et s’adapter aux enjeux contemporains.