Chant et danse : des ascenseurs sociaux
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- Vidéo
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- Dominique Recalt
Dominika Recalt se souvient qu’il y avait des kermesses, organisées par l’école catholique pour collecter de l’argent, au cours desquelles les hommes chantaient. Dans sa famille, le chant jouait un rôle social important. On pardonnait tout à l’homme qui était un bon chanteur. Il en était de même pour celui qui dansait bien : il cite à ce propos une anecdote concernant un homme de Sainte-Engrâce qui avait tiré sur un autre homme, et dont on disait alors : « Certes, il l’a tué, mais quel bon danseur ! ». Cette qualité pouvait effacer un crime, dans l’opinion des gens. De même, celui qui incarnait avec justesse un personnage dans une pastorale ou une mascarade était affublé du nom de ce personnage tout au long de sa vie. Il devenait quelqu’un grâce à la culture. Cela persiste encore un peu. Un pauvre RMIste qui va montrer son talent lors d’une pastorale sera reconnu définitivement pour son talent. La culture populaire offre cette opportunité de bénéficier d’un « ascenseur social ». Ce n’est pas le cas de la culture officielle professionnalisée.
Original conservé aux Archives Départementales Pôle de Bayonne, sous le numéro 19AV1340