Danse et régulation des espaces
Les usages dansés ont longtemps servi à réguler les relations entre les échelles d’appartenance: maison, quartier, village, vallée, province. Accorder le droit de danser fait honneur au village invité.
Il vaut aussi rappel des limites territoriales.
Iztueta a décrit le cycle d’invitations réciproques des maires du Goierri guipuzcoan pour conduire la soka dantza dans leurs villes respectives. Iñaki Irigoien a souligné comment, en Biscaye, les différentes erregelak mettaient en scène l’ordonnancement juridique provincial, dont la distinction entre anteiglesia et villa.
La participation à la mutil dantza du Baztan a longtemps été vécue comme un acte de réaffirmation symbolique et quasi-juridique de l’appartenance à la communauté des "voisins".
Toujours effectuée à la fin des pastorales souletines, la mise aux enchères des sauts entre villages était monnaie courante en Soule, Béarn et Basse-Navarre, notamment lors des foires.
Les barricades, mais aussi le branle, de la mascarade souletine expriment de même le double rapport d’invitation et de défi entre la mascarade visitante et le village qui la reçoit.