Les contextes protocolaires civils au Pays Basque nord

Par la danse, la société locale se met en scène, y compris dans ses hiérarchies internes.
L’ordonnancement des danseurs dans la dantza luzea (danse en chaîne) de Basse-Navarre se payait jadis.
L’ordre d’entrée dans les sauts basques, tout comme dans les mutil dantza (danse des jeunes hommes) du Baztan, s’opérait en fonction de la classe d’âge et du rang social.
Métaphore d’une société d’ordres, le droit d’ouvrir la danse lors de l’assemblée de la Cour générale de la vallée donnera lieu en 1698 à un conflit judiciarisé entre les jurats d’Ostabat et le baron d’Uhart-Mixe.
A Bayonne, la Pamperruque constitue, jusqu’au début du XIXe siècle, la danse en chaîne de rigueur lors du passage des personnalités. Conduite par l’élite bourgeoise et aristocratique de la ville, elle se complète souvent de la réquisition des "danseurs basques" venus de l’intérieur du pays.
Peu à peu cependant, la danse protocolaire disparaîtra du contexte urbain et ne perdurera que sous les formes rurales de la danse en chaîne et du branle.