Des danseurs basques en 1700

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Louis XIV
Des danseurs basques en 1700

"Les douze Basques habillés de blanc, lacés avec du ruban couleur de feu, des escarpins noirs à talon rouge, des bas couleurs de feu, des rubans bleus à la cravate, d’autres rouges sur l’épaule, et des jarretières à grelots, ajustement ordinaire des Basques les jours de fêtes célèbres. Cette danse étant finie, Monseigneur suivi de Monseigneur le Duc de Bourgogne et des Princes et Seigneurs qui composaient la Cour, entra dans l’appartement du Duc de Gramont (...) Ce Prince sortit par la salle par où il était entré et où le Sieur Pécourt l’attendait avec ses danseurs, tant français que basques (...) On dansa ensuite une Sapatique basque. Monsieur le Duc de Gramont dansa avec le Sieur Pécourt et s’en acquitta très bien. Tout le monde sait que ce Seigneur a beaucoup de grâce dans tout ce qu’il fait. Les danseurs de l’Opéra dansèrent cette Sapatique basque deux à deux et les Basques seul à seul, à la mode de leur pays, après quoi Monseigneur entra dans la Galerie où il a mangé (...) Le Sieur Pécourt n’oublia rien, avec les deux quadrilles français et basques, de tout ce qui pouvait contribuer au divertissement de Monseigneur (...) Pendant que les officiers s’occupaient aux services de table, le Sieur Pécourt s’occupait sous les arbres à servir un plat de son métier. Il fit à chaque service, cinq entrées, toutes de pays différents, sur le même air de Sapatique basque et ces entrées plurent fort à Monseigneur. Si tôt que les maîtres d’hôtel avaient servi, il entrait avec les danseurs de l’Opéra, suivi de douze Basques, du tambourin et du violon qui tous dans leur genre firent des merveilles. Monseigneur dit plusieurs fois qu’il n’avait jamais eu tant de plaisir. » Aux six violons de l’Opéra que le Duc de Gramont avait fait venir pour un intermède "des plus vieux airs et des plus beaux de feu Monsieur de Lully", le Prince "qui ne voulut les entendre qu’un moment" préféra que la fête s’acheva comme elle avait commencé c'est-à-dire "à la Basque".

Texte tiré de la revue "Le Mercure galant" de Juin 1700, lu par Jean-Marie Broucaret | Reproduction numérique d'une gravure intitulée "Bal à la Francoise" datant de 1682.

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