Iztueta, précurseur ou arrière-garde

Juan Ignazio Iztueta, avec son ouvrage sur les danses du Gipuzkoa publié en 1824, fait souvent figure de précurseur car les travaux des premiers folkloristes ayant recensé par écrit les danses populaires sont plus tardifs. Toutefois, si l’on estime qu’Iztueta est l’héritier des maîtres de danse de la Renaissance, on peut aussi arguer du fait qu’il fut le continuateur d’un savoir et d’un système ayant déjà quasiment disparu partout et le considérer donc comme l’arrière-garde d’une époque. Il n’est pas prouvé que le système chorégraphique recueilli par Iztueta soit l’une des dernières traces des maîtres de danse de la Renaissance. Il n’est pas prouvé que le système chorégraphique recueilli par Iztueta soit l’une des dernières traces des maîtres de danse de la Renaissance. Il s’agit d’une hypothèse de travail qui nécessitera, pour être confirmée ou écartée, de très nombreuses recherches. Selon cette hypothèse, à mesure que la chorégraphie des maîtres de danse perdait de son influence dans les cours (aux XVIIe et XVIIIe siècles) et que d’autres genres de répertoires et de manières de danser s’imposaient (en particulier les contredanses, à partir du XVIIIe siècle), c’est dans les villes et les villages des provinces que les maîtres de danse trouvèrent, quelques années durant, le moyen de subvenir à leurs besoins. On retrouve ainsi des traces de leur système dans certaines traditions chorégraphiques locales. Ce pourrait être le cas des danses du Gipuzkoa.

Comparaison de pas entre Esquivel y Navarro (1642) et Iztueta (1824) :

sencillos | sentziloak 
campanelas | gurpilak 
medias cabriolas | kabriola edo muriska erdiak 
cabriolas enteras | kabriola osoak 
cabriolas atravesadas | zeharrerako kabriola edo muriska 
cuatropeados | lauarinak edo kuatro peloak 
carrerillas | karrerak edo lasterkak 
vueltas al descuido | jira galduak