Esthétique des sauts basques

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Michel Aurnague
Esthétique des sauts basques

Michel Aurnague nous dit que c'est Faustin Bentaberry qui introduisit les entrechats dans les sauts basques. A cause des entrechats, on commença à les danser plus vite. Autrefois, on les interprétait très lentement. Jean-Michel Guilcher dit cela dans son livre, il indique même le rythme avec un métronome. Aujourd’hui, ils ont perdu leur ancienne esthétique, du point de vue de la vitesse et du rythme. Les sauts basques avaient un rythme et des pulsations spécifiques. Beñat Galtxetaburu réussissait à les faire passer par son accordéon. Pour comprendre comment on les donnait, il faut écouter les enregistrements de Beñat ou de Maurizio Elizalde, ou aller en Soule écouter Jean-Mixel Bedaxagar ou Mixel Etchecopar. Le rythme est très important, comme le battement du cœur. Aujourd’hui, la vitesse est beaucoup plus rapide et, en plus, ces pulsations se sont perdues. Les sauts n'étaient pas des danses de divertissement mais des danses solennelles, un rituel. Elles exigeaient du sérieux. Tout le monde ne pouvait pas les danser. Et parmi ceux qui les dansaient, il y avait un ordre, chaque maison avait sa place. C'est pour cela qu'elles se faisaient lentement et sérieusement. Ceux-ci se sont développés à partir des XVIe et XVIIe siècles avec une apogée au XIXe avant d’entrer en décadence. Le rythme donné par le joueur de tambour est très important. La musique a besoin de temps de silence. Elle a besoin de respirer. A présent, elle est comme étouffée, elle ne prend pas de respiration. Ces pulsations existent toujours dans les mutil dantzak du Baztan. Les danseurs des mutil dantzak marquent encore ces pulsations, au moment de tourner. 

Original conservé aux Archives Départementales Pôle de Bayonne, sous le numéro 19AV1494

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