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Patxi Perez

Patxi Perez

Extraits

Le bal folk (à partir des années 1990)

Un couple de bordelais, dansant le fandango aux fêtes de Bassussarry en 1994, ouvrit à Patxi Perez les portes du monde folk. Ce couple faisait partie de la génération post mai 1968 qui tentait en Bretagne, Auvergne, Provence etc. de se réapproprier les danses traditionnelles (scottish, mazurka, polka) de leur région et d’ailleurs. Ils le sollicitèrent pour enseigner, en décembre de la même année, le fandango à des bordelais. Patxi se rendit alors compte que Joseba Tapia et Xabier Leturia étaient déjà connus dans le milieu folk. Il comprit très vite que certaines danses folk, notamment celles collectives, pouvaient aisément s’ajouter aux répertoires traditionnels des bals basques qui comportaient essentiellement sauts basques, fandango, carnaval de Lanz et danses dénommées axuri beltza et larrain. Pour ce faire, il intégra la formation Tapia ta Leturia Band qui développa en Pays Basque sud la connaissance des sauts basques et forma également en 1997 son propre orchestre folk : Batbiru. Patxi constate que le bal nocturne est aujourd’hui devenu concert et que le DJ prend peu à peu la place de l’orchestre.

Patxi Perez. Programme "Eleketa". 2015 © Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques - 19AV1572, 1573

"J’ai besoin de partager avec les gens mes sensations sur la danse"

Patxi Perez a participé à une création en danse contemporaine, dans le centre de la France. Ils étaient six danseurs traditionnels (un Breton, deux Poitevins, un Occitan, un Catalan et deux Basques), sous la houlette d’un chorégraphe contemporain. Avant de commencer, on leur a soumis une citation de Maurice Béjart : "la danse, c’est un minimum d’anecdotes, un minimum de souvenirs, mais un maximum de sensations". Bien qu’il reconnaisse la justesse de la phrase de Béjart, Patxi Perez a réalisé, grâce à cette expérience, qu’il n’était pas fait pour présenter un spectacle sur scène, mais pour partager avec les gens, sur la place publique, ses anecdotes, ses souvenirs et ses sensations autour de la danse. Patxi Perez établit une distinction entre les cavalcades et les mascarades qui, suivant un fil directeur, sont justement une suite de souvenirs et d’anecdotes, et les spectacles des compagnies actuelles (Maritzuli, Leinua, Etorkizuna…) qui sont, pour lui, de pures créations contemporaines, n’ayant pas pour objectif premier la quête du sens.

© Département des Pyrénées-Atlantiques – Archives départementales - Collecte "Eleketa". 2015 - 19AV1578

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Patxi Perez est né en 1966 à Bayonne. Les origines espagnoles de son père (grand père paternel de Valence) font que, malgré une mère d’Itxassou, il n’a jamais parlé basque à la maison. Patxi a grandi au quartier du Polo Beyris jusqu’à l’âge de 7 ans. Il s’est initié à la danse basque à la Maison des jeunes et de la culture (MJC) de ce quartier, avec Koldo et Maite Zabala, ainsi qu'au txistu avec Iñaki Urtizberea.

En 1974, Il part vivre à Basussarry, où ses parents viennent de construire une maison, et intègre le groupe de danse Biez Bat tout nouvellement constitué grâce à l’aide de Jean Nesprias.

Parmi ses enseignants figurent Peio Irachabal, Claude Iruretagoyena, Pantxika Zubiria, Pierre Betelu. Par l’intermédiaire de ce dernier, il intègre le groupe Begiraleak de Saint-Jean-de-Luz en 1983 et participe activement à la réhabilitation des sauts labourdins appelés mutxikoak.

A la même époque, de septembre 1982 à juin 1984, il est élève de l’école de Dassault. A la fin de cette formation, exempté de service militaire, il met à profit les années 1985-1986 pour apprendre la langue basque et s’investir dans le monde de la danse et de la musique basques.

Son embauche chez Dassault en 1986 le renforce dans la conviction qu’il n’est pas fait pour travailler dans ce milieu. Un plan d’aide aux départs volontaires (ADV) en 1992 lui permet de s’y soustraire et il s’installe la même année comme enseignant de danse auprès du public scolaire, des groupes de danse et des adultes. Il effectue ce métier pendant treize ans tout en animant dès 1997, avec son épouse Agnès, des bals folk via le groupe Patxi Eta Batbiru.

En 2005, il abandonne l’enseignement et se consacre essentiellement au bal folk avec la nouvelle compagnie Patxi eta Konpania.

Patxi Perez est père de trois enfants.