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Patxi Laborda

Patxi Laborda

Extraits

"Ce que je danse devient basque par ce que je lui apporte"

Quand on parle de danse, la relation est une notion essentielle. La musique est indispensable, en particulier dans la danse traditionnelle. La danse est un moyen d’écouter la musique et d’entrer en relation, au sens large, avec une personne, un groupe ou la société. C’est ce qu’il appelle l’identité. La danse basque, pour Patxi Laborda, est "celle que nous, Basques, pratiquons. Ce que je danse devient danse basque parce que je lui apporte ma propre nuance". La tradition désigne une manière propre de faire les choses, qui tend d'ailleurs à évoluer avec le temps. La transmission de la tradition établit le lien entre générations passées et à venir, sans oublier notre contribution actuelle. Dès lors, la tradition devient contemporaine.

© Institut culturel basque - 2015

"En dansant aujourd’hui, nous créons notre tradition"

Pour Patxi Laborda, la tradition est un concept dynamique, qui se transmet. Ce qui implique aussi qu’elle évolue. Elle est contemporaine puisqu’elle est conjuguée au présent. Elle ne doit pas être une copie du passé. Les danseurs du XXIe siècle doivent la comprendre à partir de ce qu’ils sont aujourd’hui. "En dansant aujourd’hui, nous créons notre tradition", précise-t-il. Il n’est pas bon de sacraliser ce concept de tradition : à trop se perdre en définitions, on pourrait tomber dans de nombreuses contradictions. Sans création, il n’y a pas de tradition. La tradition ne consiste pas seulement à reproduire ce qui se faisait avant, mais en reproduisant, on crée. Jusqu’à il y a peu, la création dans la danse traditionnelle était naturelle et spontanée. Sur les places, au quotidien, des choses se créent et meurent. Si cette création n’a pas lieu, on se contente de copier. Patxi Laborda s’efforce de fournir aux gens les ressources utiles à l’interprétation des danses. Cela implique que le public fasse des choix, dans une société qui tend vers la facilité. Selon lui, si les sauts basques connaissent aujourd’hui un tel succès, c’est parce que les pas y sont dictés. En revanche, si les gens ont la liberté de créer leur propre danse et d’improviser, cela leur coûte de choisir. "Nous disons tous que la liberté est une belle chose, mais nous ne la souhaitons pas suffisamment", constate-t-il. Il ne sait pas ce qu’il adviendra dans le futur, mais reste convaincu que l’on continuera à danser, car cette fusion de la danse sera toujours nécessaire aux relations humaines.

© Institut culturel basque - 2015

En savoir plus

Patxi Laborda (Pampelune, 1967) est professeur de danse et chorégraphe.