Margari Herran
Extraits
Exil en bateau des enfants réfugiés de Bilbao vers Bayonne (1937)
"Nous avons été évacués dans l’un des derniers bateaux sortis de Bilbao parce que les franquistes avaient déjà pris Saint-Sébastien. J’avais 11 ans. Nous étions sur le yacht de Ramon Sota, le "Goizeko Izarra", tout blanc, magnifique, installés sur le pont. Dans les cabines, on évacuait les enfants malades de Gorliz, un sana. Nous sommes arrivés à Bayonne et on a débarqué devant le théâtre. Des infirmières nous ont vaccinés. Quelqu'un de la délégation du gouvernement basque qui se trouvait alors à Bayonne est venu à notre arrivée et on nous a hébergés dans des petits hôtels. Les enfants par contre sont partis ailleurs, je ne sais pas où. Nous, on a été logés dans un hôtel du côté de Saint-André où nous avons attendu une dizaine de jours. Puis finalement la délégation nous a dit qu'on nous logerait à Cambo où nous avons été conduits".
Inès Larroulet, Margari Herran, Henriette Miral. Collecte "Eleketa". 2012 © Département des Pyrénées-Atlantiques - Archives départementales - 19AV321
Constitution d’un groupe de danse à Cambo par les réfugiés de Bilbao (1937)
A leur arrivée en juin 1937, les réfugiés de Bilbao furent installés dans des meublés, vacants à cette période. Dès la première année, les enfants furent scolarisés à l’école Sainte-Marie. Femmes et enfants se réunissaient au patronage Uraldia. Dans la continuité naturelle des pratiques de Bilbao, plusieurs dames dont la mère de Margari commencèrent à enseigner la danse basque aux filles. Jose Mari Ruiz se chargeait des garçons.Ainsi se constitua un petit groupe qui se produisit lors des fêtes patronales.
Inès Larroulet, Margari Herran, Henriette Miral. Programme "Eleketa" 2012 © Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques - 19AV322
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Margari Herran est elle aussi une biscayenne, née en 1926 à Bilbao, qui, au vu des responsabilités de son père au sein du gouvernement basque, dut s'exiler au Pays Basque nord en 1937 pour très vite se fixer à Cambo. (En 1940, à l'arrivée des allemands dans cette ville, les réfugiés étaient plus nombreux que les camboars eux-mêmes). Sous l'influence d'un groupe conséquent d'enfants de réfugiés basques, un groupe de danse se forma vers 1938 au sein du patronage et Margari en fit partie. Ce groupe se disloqua quelque peu par la suite, suite notamment au départ des réfugiés chez eux ou à l'étranger. Margari continua à danser à certaines occasions (elle participa, à la sortie de la guerre, à la noce basque de Saint-Jean-Pied-de-Port, sollicitée par des étudiants basques de Bordeaux - dont Michel Larroulet, Michel Labèguerie, Michel Inchauspé - constitués alors en groupe) puis alla à Paris jusqu'en 1972. A son retour, elle proposa ses services à Inès Larroulet et au groupe Jeikadi qui venait alors de naître. Avec sa mère, elles aideront longtemps à la réalisation des costumes.