Koldo Zabala

Extraits

"La danse est dans nos gènes"

Koldo Zabala est issu d’une famille de danseurs. Son père a œuvré à la promotion de la danse basque, moyen de militer en faveur du peuple basque. Le jour où Koldo voit le film "Les chaussons rouges" en 1950, il ressent une forte émotion inexplicable et se dit alors : "je serai danseur professionnel". Au-delà d’un défi de soi-même, du jeu d’adresse, "le danseur basque est plus dans la pudeur, la réserve, que dans la démonstration, dit-il, il démontre mais la tête ne bouge pas, le corps ne bouge pas". Malgré les blessures physiques qui ont escamoté sa carrière de danseur classique, Koldo a dansé "non seulement pour faire plaisir au public mais pour transmettre ce sentiment que nos parents nous ont donné, sans rien dire, parce que c’est comme ça".

© Département des Pyrénées-Atlantiques – Archives départementales - Collecte "Eleketa". 2012 - 19AV156-157, 179-180

Lien entre les groupes Olaeta et Oldarra

"Je ne m’avancerai pas trop à dire que c’est Olaeta qui a donné naissance à Oldarra. Ce n’est pas ma thèse, tout au moins quant au répertoire. C’est indéniable que les danseurs qui ont appris à danser avec Segundo Olaeta ont constitué Oldarra, ou le futur d’Oldarra. Ces danseurs ont été formés par Olaeta mais ça s’arrêterait là".

Koldo Zabala. Collecte "Eleketa". 2012 © Département des Pyrénées-Atlantiques - Archives départementales - 19AV160

Travail d'écriture des sauts

Pour écrire les pas, les appuis, il faut les codifier. Les maîtres à danser ont utilisé plusieurs méthodes pour essayer d’écrire la danse : méthodes Laban et Conté par exemple. Koldo Zabala a utilisé la méthode Conté qui s’intéresse aux appuis pour écrire les sauts (ainsi que pour son ancrage dans les symboles musicaux). Malgré le travail colossal effectué, Jean-Michel Guilcher a été incapable de comprendre les appuis ("là où commence un pas et là où il finit") : c’est un chercheur mais pas un danseur qui connait cette méthodologie.

Koldo Zabala. "Eleketa" programa. 2012 © Pirinio Atlantikoetako Departamenduko Artxiboak - 19AV170

 "J’ai créé mon propre style à travers la danse contemporaine"

Dans la seconde partie de son parcours artistique, consacrée à la création, Koldo Zabala explore de nouvelles structures chorégraphiques pour parvenir à faire des spectacles de niveau international. Il s’inspire d’abord de l’héritage d’Eresoinka, la première troupe professionnelle mise en place par le Gouvernement Basque en 1937, pour la partie "tradition" arrangée pour le théâtre. Il s’intéresse également à la recherche de l’esthétique qui existe dans le répertoire dansé espagnol, avec pour finalité de styliser les mouvements jusqu’à ce qu’ils deviennent naturels. À cette époque, il découvre le groupe Ez Dok Amairu, qui a réussi sa révolution musicale, et dont il s’inspire pour révolutionner à son tour la danse. Pour sa création "Nafarroa", il se rend en Navarre et en Aragon afin d’étudier les danses navarraises. Le spectacle est présenté pour la première fois à Baigorri, mais sa démarche est très critiquée, malgré ses efforts pour expliquer que la création "n’a rien à voir avec ce que l’on danse dans les villages". Au moment de cet entretien, Koldo Zabala était engagé dans une phase beaucoup plus contemporaine où il agissait en fonction de ses propres pulsions qu’il cherchait à communiquer sans être dans la démonstration mais dans le ressenti. Pour ce type de danse, il se servait de la partie technique de la danse académique.

© Pirinio Atlantikoetako Departamenduko artxiboak - "Eleketa" programa. 2012 - 19AV167-168

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