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Jakes Jaragoyhen

Jakes Jaragoyhen

Extraits

A Aussurucq, l'abandon du Branle, source de violence

Jacques Jaragoyhen raconte comment le Brale a cessé d’être donné intégralement dans les mascarades présentées par Aussurucq. En 1904, les jeunes d’Aussurucq se rendirent au village voisin de Camou-Cihigue pour y donner la mascarade. Mais au moment du Branle, lorsque les mascaradiers invitèrent les filles du village-hôte à rentrer dans le cercle, les jeunes de Camou s’y opposèrent et provoquèrent une bagarre. Le cheval du Zamaltzain fut cassé, et la mascarade interrompue. L’année suivante, ce fut au tour des jeunes de Camou-Cihigue de se rendre à Aussurucq pour y donner leur mascarade. Mais dès la barricade à l’entrée du village, les jeunes d’Aussurucq provoquèrent une bagarre et renvoyèrent les mascaradiers chez eux. Finalement en 1909, pour calmer les esprits, les jeunes d’Aussurucq qui organisent de nouveau la mascarade décidèrent de raccourcir le Branle en enlevant la partie au cours de laquelle les filles sont invitées.

Jakes Jaragoihen. Programme "Eleketa". 2013 © Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques - 19AV1193

Barricade à l'ancienne : avec la barre

Jacques Jaragoyhen raconte que lorsque la mascarade d’Aussurucq se rendit à Saint-Just-Ibarre, pour la barricade dressée à l’entrée du village, les habitants de Saint-Just-Ibarre entravèrent le passage avec une barre en bois. Le premier danseur, le txerrero, dut alors passer par-dessus la barre, aidé des bohémiens, permettant ainsi à la mascarade de rentrer au village. Jacques souligne toutefois que ce rituel avait été mis en place uniquement pour rappeler la tradition et non en signe de défi.

Jakes Jaragoihen. Programme "Eleketa". 2013 © Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques - 19AV1202

Le curé favorable aux mascarades, mais interdisant les contre-danses

Jacques Jaragoyhen raconte qu’à la suite de la mascarade d’Aussurucq donnée à Saint-Just-Ibarre en 1951 ou 1957, les jeunes garçons invitèrent les filles du village à danser des contredanses. Mais le curé du village s’y opposa en interdisant au musicien de continuer.

Jakes Jaragoyhen. Collecte "Eleketa". 2013 © Département des Pyrénées-Atlantiques - Archives départementales - 19AV1203

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Jakes Jaragoyhen est né le 30 janvier 1933 à la maison Abehea. Il est l'unique garçon d'une famille de sept enfants. Son père, comme les quatre frères de celui-ci, sont danseurs. Jakes, enfant, prend plaisir à voir son père danser à la maison. Bien que les filles n'aient pas à l'époque le droit de participer aux mascarades, une de ses soeurs, Madalena, apprend la danse qu'elle transmettra plus tard aux souletins de Paris, puis à sa fille à Larrau, au sein de la famille Etxart qui perpétue chant et danse. 
Jakes effectue sa scolarité au village jusqu'à l'obtention du certificat d'études, à quatorze ans. Il travaille ensuite à la ferme familiale. 
Il n'a pas quitté son village natal, si ce n'est pour son service militaire (26 mois dont un an en Algérie), et à l'occasion des opportunités offertes par la pratique de la danse.