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Ihitz Iriart

Ihitz Iriart

Extrait

Les femmes dans la mascarade souletine

Les femmes ont-elles pris la place ou sont-elles entrées dans l'espace abandonné par les hommes ? Appartenant à la nouvelle génération, elle a toujours vu les femmes danser. Pour Ihitz Iriart, la place des femmes dans la mascarade est normale, elle l'a toujours connue ainsi. Cela n'a jamais été un problème pour elle. Est-ce que les femmes ont pris la place... Il y a eu une époque où les garçons de 12-15 ans montraient plus d'intérêt pour d'autres activités et où ils étaient sur le point d'abandonner la danse. On les a gardés un peu mais ils étaient sur le point de partir. Les femmes étaient là et elles ont donc pris plus d'importance. Cela a été la même chose pour la mascarade. A son avis, cela s'est fait naturellement. La mascarade n'a plus la fonction d'autrefois. Autrefois, il n'y avait que des garçons et les garçons de la mascarade faisaient entrer les filles des villages dans la danse. C'était une démonstration de charme ou de puissance. Elle n'a pas connu cette époque et ne peut donc pas témoigné sur le changement produit. Heureusement que les femmes ont été là, pense-t-elle, parce que, sinon, il n’y aurait pas eu suffisamment de participants. Les femmes ont sans doute pris la place, mais les hommes l'ont laissée, d'une certaine manière. À son avis, les deux phénomènes s'additionnent.

Ihitz Iriart. Collecte "Eleketa". 2013 © Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques - 19AV1246

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Ihitz Iriart, née le 6 mars 1987, est originaire d'Alos en Soule. Elle a une soeur de cinq ans son aînée. Son père est de Larrau, sa mère, de Pagolle. La famille passe les week-end à Larrau. C'est là qu'Ihitz et sa soeur sont initiées à la danse et au chant, par Katti et Robert Larrandaburu de l'association Errege Txopitak. Alors âgée de cinq ans, elle y danse jusqu'à l'âge de 18 ans. 
Elle est scolarisée dans les écoles d'immersion en langue basque de Seaska (ikastola d'Abense puis à Mauléon, au collège Xalbador de Cambo et au lycée Etxepare de Bayonne). Ihitz poursuit une formation en kinésithérapie en Belgique, à Charleroi, pendant quatre ans. Elle y découvre la richesse culturelle locale. Elle exerce aujourd'hui son métier à Espelette. 

Toute jeune, Ihitz participe avec l'école de danse de Larrau à Dantzari Ttiki, le rassemblement des jeunes danseurs, ainsi qu'à la vie festive locale. À dix ans, elle joue le rôle de küküllero aux mascarades de Larrau, une expérience humaine enrichissante dont elle garde de très bons souvenirs. En 2012, elle est Bedezi (guérisseur) aux mascarades organisées par les anciens élèves des ikastolas de Soule. Il est naturel de voir des jeunes femmes participer aux mascarades, qui leur étaient autrefois interdites. Les jeunes gens, sollicités par d'autres activités (sport, etc.), ont par ailleurs délaissé les coutumes dansées. 
Ihitz participe également à des pastorales souletines : 
Atharratze jauregian, à Tardets en 1997, en tant qu'aingürü (ange) ; 
Belagileen Trajeria, à Alos-Sibas-Abense en 2009, 
Ederlezi, en 2013. 
Cette dernière lui donne le goût de se documenter davantage sur le genre, notamment auprès du Musée basque de Bayonne et du Pays basque. Elle apprécie le style épuré, la sobriété scénographique et vestimentaire des pastorales d'autrefois. 

Ihitz Iriart a également été formée au chant. Elle participe au concours Haur Kantu Txapelketa , et après la création Ama, intègre le groupe Amaren Alabak, composée de six jeunes femmes. Dans le cadre de ses études, elle étudie l'influence du chant lyrique sur la posturologie. Ihitz dirige aujourd'hui la chorale Kalaka de Mauléon.