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Henri Uhaldeborde et Peio Jaury

Henri Uhaldeborde et Peio Jaury

Extraits

La réputation du musicien

Partisan du diable ou du nationalisme, le musicien a toujours quelque peu perturbé le consensus social. Lorsque Henri Uhaldeborde était enfant, la musique devait s'arrêter à l'angélus. Il se souvient qu'une année les musiciens continuèrent un peu. Le curé vint et fit arrêter la musique. Autrefois, les prêtres disaient "musiciens, amis du diable". Mais Henri ne l'a jamais entendu durant sa carrière de musicien. Il se rappelle que la formation de Beñat Galtxetaburu a été la première et la seule à jouer toutes les danses. Par ailleurs, beaucoup traitaient les membres du groupe de Beñat de nationalistes basques. Cela aussi a fini par passer.

Peio Jaury - Henri Uhaldeborde. Programme "Eleketa". 2012 © Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques - 19AV199

"La Lyre Jazz Band"

Partisan du diable ou du nationalisme, le musicien a toujours quelque peu perturbé le consensus social. Lorsque Henri Uhaldeborde était enfant, la musique devait s'arrêter à l'angélus. Il se souvient qu'une année les musiciens continuèrent un peu. Le curé vint et fit arrêter la musique. Autrefois, les prêtres disaient "musiciens, amis du diable". Mais Henri ne l'a jamais entendu durant sa carrière de musicien. Il se rappelle que la formation de Beñat Galtxetaburu a été la première et la seule à jouer toutes les danses. Par ailleurs, beaucoup traitaient les membres du groupe de Beñat de nationalistes basques. Cela aussi a fini par passer.

Peio Jaury - Henri Uhaldeborde. Programme "Eleketa". 2012 © Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques - 19AV199

Résurgence des mutxiko en Basse-Navarre Beñat Galtxetaburu a introduit les sauts basques dans les bals. Peio Jaury et Henri Uhaldeborde se souviennent qu'à un moment donné les mutxiko avaient disparu. Lors d'apéritifs concerts, à la sortie de la messe, il n'y avait plus grand monde pour interpréter les sauts basques. Beñat a commencé à jouer les sauts dans les bals. Autrefois, on faisait des cavalcades mais dans les bals, il n'y avait pas de « jauzi ». C'est Beñat qui les a introduit. Auparavant, le bal se terminait par le fandango et puis un peu de mutxikoak ou lapurtar motxak, mais il n'y avait pas grand-chose de plus. Les mutxiko se sont répandus à partir des années 1975-1980. Beñat en est le précurseur. De Basse-Navarre, la pratique des sauts s’est développé jusqu’en Labourd, à Bayonne et Anglet.

Peio Jaury - Henri Uhaldeborde © Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques - 19AV208

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Peio Jaury est né à Estérençuby, dans la même maison que Manex Goyenetche l'historien (décédé en 2004) dont il est le cousin germain. La mère de Peio, placée à Bordeaux, s'y maria à un souletin d'Ordiarp mais, à la mobilisation de celui-ci en 1940, vint accoucher à la maison natale Intzaia. Quelques mois plus tard, elle alla vivre à Saint-Jean-Pied-de-Port où le père les rejoignit à la libération. C'est dans cette ville qu'a grandi Peio, qu'il s'est initié à 14 ans au solfège et au baryton grâce à l'harmonie municipale La Lyre. Durant ses études à l'école normale et son service militaire, il a quelque peu délaissé la musique. Il reprendra dès 1970 au jazzband de Saint-Jean-Pied-de-Port (qui succéda à La Lyre), puis dans plusieurs formations musicales successives : l'orchestre Ramuntxo (1971-1973), l'orchestre Primadera (1973-1975), avec la formation Galtxetaburu (1977-1990) puis Adartza (1991-2004). Etant instituteur à Ahaxe et Lecumberry de 1964 à 1995, Peio a également beaucoup contribué à l'apprentissage des danses basques par ses jeunes élèves. Peio est marié, père et grand-père. 

Henri Uhaldeborde est lui aussi un bas-navarrais, mais du pays d'Oztibarre. Né à Hosta en 1942, électricien de formation, il est rentré dans le monde de la musique par le biais de la sonorisation. Sonorisateur dès 1964 de l'ensemble Beniroberto de Beñat Galtxetaburu, il commencera à jouer comme batteur avec ce dernier en 1970 (après 24h de cours pris avec Camblor), puis formera avec lui, Peio Jaury et d'autres l'orchestre Ramuntxo en 1971. Avec Peio Jaury, il quittera Ramuntxo en 1973 pour constituer Primadera (1973-1977) et rejouera avec Beñat Galtxetaburu à partir de 1977 (année où les orchestres Ramuntxo et Primadera cesseront tous les deux) jusqu'à son décès en 1990. En hommage au travail de Beñat, il sera en 1991 celui qui constituera le groupe Adartza qui écume encore les places de village, donnant de nombreux morceaux de sauts bas-navarrais. Marié en 1967, Henri est père et grand-père. 

Ces deux hommes symbolisent véritablement une certaine époque (les années 1970) du renouveau des danses bas-navarraises, et des sauts basques en particulier.