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Erramun Tartachu

Erramun Tartachu

Extrait

La danse Moneinak apprise par cœur

Erramun Tartachu fait la démonstration de sa méthode pour apprendre les sauts, en interprétant Moneinak a cappella. Tout en entonnant la mélodie du saut, il chante le nom du pas correspondant, au début de son exécution. Cette technique permet au danseur et/ou musicien de mémoriser avec efficacité la mélodie et l’enchaînement des pas du saut.

Raymond (Erramun) Tartachu. Collecte "Eleketa". 2012 © Département des Pyrénées-Atlantiques - Archives départementales - 19AV265

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Erramun Tartaxu Raymond (en basque Erramun) Tartachu est né le 3 juillet 1923 à Ordiarp, à la maison Utigerrenborda ; ils étaient deux frères et soeurs. Il a fréquenté l'école publique d'Ordiarp jusqu'à l'âge de 13 ans. Il a ensuite travaillé à la petite exploitation agricole familiale (vaches, brebis) mais surtout comme ouvrier dans l'industrie de la sandale à Mauléon (Elissabide et la marque Pataugas, caoutchoutiers Gema). Il a pris sa retraite à 58 ans. Il est père de trois filles, dont deux vivent dans le village ( Margaret avec lui dans la maison familiale) et une à Pau.

Erramun s'est intéressé à la danse souletine dès 1936 : au lendemain des mascarades données cette année-là à Ordiarp, il se mit à essayer de reproduire les fameux entrechats (frijatak). Il eut comme maître à danser Alale Arricau de la maison Ahetzenborda du quartier Lambarre, sachant qu'il y avait également à cette époque d'autres maîtres à danser connus dans le village (André Chilope, Petti Aguerre, Clément Lastère, Pierre Bergeotte). Les danseurs d'Ordiarp se produisaient lors des mascarades et des pastorales (mascarade en 1949, pastorale en 1950), mais aussi en dehors du village, notamment les cinq meilleurs danseurs de la mascarade (aintzindariak), situés en tête du cortège. A l'occasion, ils aimaient aussi prendre conseil auprès de vieux danseurs de Barcus et de Chéraute.

Erramun a commencé à enseigner les danses souletines à partir de 1960, à Ordiarp mais aussi parfois en dehors (Musculdy où il fit renaitre le goût de la danse, Bunus). La dernière mascarade d'Ordiarp dont il fut le maître à danser date de 1982. Les pastorale et mascarade qu'il dirigea à Musculdy sont respectivement de 1985 et 1987.

Erramun Tartachu a bien connu Jacques Larrondo, né comme lui à Ordiarp en 1926 et danseur, ayant quitté le village à 27 ans pour travailler à Pau. Jacques Larrondo contribua à partir des années 1970 au renouveau de la danse souletine (fondation de Xiberoko Zohardia en 1972), essayant de convaincre les anciens de jouer, à l'image de Erramun Tartachu, le rôle d'éducateurs auprès des jeunes gens.

Erramun Tartachu s'est éteint à l'âge de 92 ans, en novembre 2015.