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Arantza Goikoetxea, Karmele et Maria Rosa Lopategi

Arantza Goikoetxea, Karmele et Maria Rosa Lopategi

Extrait

Enfants biscayens réfugiés à Jatxou

Arantza Goikoetxea, Karmele et Maria Rosa Lopategi ont appris à danser avec les institutrices du centre d’accueil Lurdes Euzko Aur-Etxea de Jatxou où elle étaient hébergées, c'est à dire avec Koro et Maritxu Barriola, et les sœurs Urkiola. Elles dansaient avec les garçons d'Eresoinka, sur les frontons de Halsou, Cambo, Ascain, Saint-Jean-de-Luz, Saint-Pée-sur-Nivelle, Saint-Jean-Pied-de-Port, Sare... Elles ont appris sagar dantza, ezpata dantza, Eguberri dantza... toutes les danses basques de l'époque, des danses du Pays Basque Sud. À Noël elles dansaient autour de la Crèche et apprenaient des chants. Les garçons dansaient ezpata dantza, makila dantza, mutil dantza, zahagi dantza, mikeleten dantza en tenue de mikelete (militaire). Elles chantaient également, à trois voix.

Arantza Goikoetxea, Karmele et Maria Rosa Lopategi. Collecte "Eleketa". 2013 © Département des Pyrénées-Atlantiques - Archives départementales - 19AV971

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Arantza Goikoetxea est née en 1928 à Ceánuri en Biscaye, dans une famille de huit enfants. Son père, pendant la guerre civile, est incarcéré à la prison de Larrinaga à Bilbao, condamné à mort, puis disculpé.

Après le bombardement de Guernica, la famille fuit vers Miraballes, puis Arrigorriaga et enfin Arrankudiaga. C'est de là qu'Arantza, accompagnée de ses deux frère et soeur et de son cousin germain (le père du chanteur Gontzal Mendibil), rejoint le port de Santurtzi pour rejoindre La Rochelle et de là, le village de Jatxou en Pays basque français (province du Labourd). Elle revient dans sa Biscaye natale deux ans plus tard, et retrouve une mère attristée de ne pouvoir subvenir aux besoins de trois enfants supplémentaires.

Karmele et Maria Rosa Lopategi sont également originaires de Biscaye, nées respectivement en 1928 et 1924 à Múgica (près de Guernica) dans une famille d'agriculteurs. La fuite consécutive au bombardement de Guernica et des environs mène la famille à Mungia, puis Derio, Barracaldo et enfin Bilbao. De là, les trois filles Lopategi, comme Arantza, prennent le paquebot dénommé Habana jusqu'à la Rochelle, puis le bus jusqu'à Jatxou où elles disent avoir passé du temps agréable et avoir reçu une éducation.

Leur retour au pays deux ans plus tard semble moins rude que celui de Arantza : accueil chaleureux dans un environnement triste et dévasté.

Karmele dit avoir longtemps et souvent évoqué à ses camarades les souvenirs des deux années passées à Jatxou, à Lurdes Eusko Aur-Etxea, maison d'accueil et centre de colonies pour enfants réfugiés basques de la guerre civile d'Espagne.