A la recherche des enfants juifs en Pays Basque sous l’Occupation

15/09/2018

Anne Oukhémanou, historienne, spécialiste de la communauté juive de Bayonne et du Pays Basque, et Gérard Eder, journaliste retraité, ancien responsable de la rédaction de l’édition Pays Basque du quotidien « Sud Ouest », ont entrepris, depuis avril, des recherches visant à retrouver la trace d’enfants juifs ayant vécu au Pays Basque pendant l’Occupation et qui y sont demeurés jusqu’à la Libération. Jusqu’à présent ils ont pu en localiser une soixantaine. Un appel est lancé pour poursuivre les recherches.

A la recherche des enfants juifs en Pays Basque sous l’Occupation

La majorité des personnes retrouvées jusqu'à aujourd'hui était cachée dans des établissements d’hébergement collectif comme l’ancien préventorium d’Arbonne, le collège Saint-François de Mauléon ou l’ancien orphelinat Notre-Dame de Jatxou. D’autres avaient trouvé refuge chez des particuliers dans des villes comme Bayonne ou Mauléon ou dans des fermes et des maisons de villages comme à Ahaxe en Basse Navarre, à Saint-Martin-d’Arberoue en Basse-Navarre ou à Charritte-de-Bas en Soule.

Dans cette recherche ils ne partent pas de rien. Outre des sites Internet consacrés à cette question et différentes archives, certaines associations culturelles d’ici - comme Ikerzaleak en Soule et Jakintza en Labourd - ont effectué un travail non négligeable dans ce domaine notamment par l’étude consacrée par la première aux « Juifs en Soule pendant l’Occupation » et, pour la seconde, par la publication en septembre 2014 d’un numéro de sa revue intitulé « Le domaine de Pemartia et le préventorium d’Arbonne ».

Mais de nombreuses difficultés se présentent pour retrouver la trace d’autres enfants. Et ce pour plusieurs raisons. La première est que, dans leur majorité, les personnes qui ont joué un rôle durant cette époque sont soit décédées, soit très âgées. La seconde est que ces enfants ayant été placés clandestinement pour échapper aux persécutions, il n’existe que peu (voire pas) de documents écrits les concernant. La troisième enfin est que nombre de familles qui les ont sauvés sont restées anonymes jusqu’à présent, considérant que la compassion dont elles avaient fait preuve était un geste naturel de solidarité qui ne méritait aucune publicité.

Aujourd’hui essayer de dresser un tableau le plus complet possible de ces enfants et des personnes qui les ont sauvés est un moyen de contribuer, à un niveau modeste, au devoir de mémoire en apportant une petite pierre à l’histoire du Pays Basque et, plus largement, à celle de la Shoah.

Comment les membres des associations culturelles du Pays Basque peuvent-ils aider ? D’abord en relayant le contenu de ce message le plus largement possible, éventuellement par le biais de leurs publications, internes ou externes. Ensuite en en parlant autour d’elles, plus spécialement aux personnes âgées dont certaines ont pu être les témoins, directs ou indirects, de tels sauvetages ou ont pu en entendre des parents, des amis ou des voisins les évoquer. Toute piste, aussi minime soit-elle, sera étudiée et suivie.

 

En savoir plus

Contact : ou

Abonnez-vous gratuitement à notre newsletter

La newsletter de l'ICB (mensuelle)