Le cercle de craie caucasien en langue basque
Le théâtre des chimères de Biarritz et son metteur en scène, Jean Marie Broucaret, proposent une adaptation en basque de l'oeuvre de Bertolt Brecht Le cercle de craie caucasien. Une réflexion sur l'identité et l'appartenance à la terre.
A qui appartient une terre ? Au propriétaire garant des traditions ou à celui qui veut la faire fructifier en y amenant le progrès ? En adaptant le cercle de craie caucasien en langue basque, avec une traduction de l'écrivain Itxaro Borda, cette question soulevée par l'oeuvre de Brecht prend une dimension particulière.
Une farce populaire et enlevée
Vingt et un comédiens et musiciens du Pays Basque mais aussi d'Espagne, d'Afrique ou de Cuba participent à cette formidable aventure. Un mélange de culture qui renforce encore la trame de fond du spectacle et ses problématiques d'identité et d'appartenance à la terre.
L'intrigue se situe à la fin de la guerre. Les éleveurs de chèvre du kolkoze, qui ont du abandonner leurs terres, reviennent pour les récupérer. Mais les habitants du kolkhoze voisin, des cultivateurs d'arbres fruitiers, proposent d'irriguer ces terrains à l'herbe maigre et de les consacrer, à l'avenir, à la culture des fruits, plus rentable. Les éleveurs de chèvres, à qui l'on propose de garder en échange leurs nouveaux pâturages, ne sont pas d'accord. Lorsque la pièce commence, une réunion oppose les deux kolkhozes, en présence d'un expert de l'Etat. Une troupe de théâtre propose alors de jouer une pièce qui aidera à y voir plus clair : "Le cercle de craie caucasien". Cette pièce raconte une ancienne légende et met en scène un gouverneur et son hystérique de femme, un juge alcoolique, une servante naïve, des soldats, un mort qui n'en est pas... Au total, c'est pas moins de 70 personnages qui participent à l'histoire.
La pièce s'achève sur ces mots :
"Vous qui avez écouté l'histoire du cercle de craie, retenez l'avis des anciens :*
Que toute chose au monde revienne à ceux qui lui sont utiles :
L'enfant aux êtres maternels, pour être sûr qu'il vienne bien, La voiture au bon conducteur, pour que sans heurts soit le chemin, La vallée aux irrigateurs, pour qu'en fruits elle soit fertile."
Interculturalité et langage du corps
La pièce sera en langue basque mais surtitrée en français afin d'en offrir la compréhension au plus grand nombre. La langue basque est ainsi appréhendée comme un véhicule commun et universel ouvert à tous. Le langage du corps y aura aussi une place essentielle, la chorégraphie faisant comprendre autant les relations personnelles que les enjeux.
La première de la pièce aura lieu à Ispoure les 13 et 14 octobre puis celle-ci ira aux Translatines de Bayonne les 19, 20,21 et 22 octobre avant de gagner Hendaye, le Pays Basque sud puis Bordeaux en mars. Elle sera ensuite programmée en mars au Théâtre National de Bordeaux.
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