Danse et chant
Un extrait de la contribution du chercheur Xabier Itzaina.
"Force est de constater en effet que la dimension chantée des danses du nord, et surtout des sauts, a été quasiment éludée par les « qualificateurs » de la culture basque institutionnalisée.
Doit-on imputer cette impasse au caractère secondaire accordé au chant par les « écrivains » de la danse ? Ou doit-on considérer que les paroles bien souvent légères des sauts auraient favorisé leur oubli ? Ce deuxième cas de figure expliquerait la mise au ban de ce pan de la mémoire orale par les définisseurs culturels, qui auraient vu là une dimension mineure et négligeable de la danse. Dans le processus d'esthétisation de la culture basque dans la deuxième moitié du XIXe siècle, la danse occupe une place importante.
La valorisation des sauts est elle-même issue d'une première sélection effectuée parmi les danses « bonnes » et « mauvaises ». Mais à l'intérieur des sauts, na-t-on pas voulu effectuer un ultime « assainissement » en décidant de ne pas fixer par écrit les paroles lestes et festives que la mémoire orale associait à ces pratiques chorégraphiques ?
Préserver les sauts de la corruption impliquait-il implicitement de passer sous silence certains aspects de ces oeuvres ?
Une fois de plus, nous manquons de données pour nous engager plus avant sur cette voie".
Ressource
- "Kantuketan, l'univers du chant basque" - Denis Laborde (dir) - Ed. Elkarlanean