Kantuketan : des archives à redécouvrir
Innovante sur la forme, l'exposition Kantuketan étonne aussi par la richesse de son contenu. Pour en nourrir la trame, dès 1999, l'Institut culturel basque s'attache à inventorier l'ensemble des fonds documentaires relatifs au chant et à la musique basques. Ainsi, de précieux documents sonores, audiovisuels et iconographiques peuvent être localisés et, pour certains, acquis par l'Institut culturel basque qui en assure désormais la conservation.
Grâce à la collaboration du Musée des Arts et Traditions Populaires de Paris, des chants enregistrés au Pays Basque en 1947, ainsi que des documents photographiques concernant des improvisateurs basques de l'époque peuvent être récupérés.
Des extraits d'une enquête de type ethnographique réalisée dans la province de Soule en 1928 pour le Musée de la Parole à Paris (aujourd'hui département audiovisuel de la Bibliothèque Nationale de France) sont également acquis.
Le Centre National de la Cinématographie de Bois d'Arcy consent, pour sa part, à céder deux films d'avant-guerre mettant en scène le Pays Basque : le film de famille Charpentier (film muet de 1923 qui met en scène le village de Saint-Pée-sur-Nivelle), et le film Ramuntcho (1938, d'après l'oeuvre de Pierre Loti), dans lequel intervient la mythique chorale Eresoinka, filmée dans le village de Sare. Enfin, divers extraits de films et documentaires détenus par la Filmothèque d'Euskadi à San Sebastian (notamment des extraits du premier film parlant sur le Pays Basque, datant de 1930, ou encore le documentaire du cinéaste basqueAntton Eceiza sur la nouvelle chanson basque, réalisé en 1983) sont mis à la disposition de l'Institut culturel basque.
C'est aussi le mérite du programme Kantuketan, d'avoir permis à ces documents qu'ils ne dorment plus au fond d'un rayonnage, mais que leur mémoire, désormais éveillée, revive sous nos yeux et fasse entendre sa voix, le temps d'une exposition et même au-delà.