Ahetze restaure son lavoir

En 2008, afin de rénover le lavoir communal, la mairie d'Ahetze, s'est rapprochée du Syndicat Nive-Nivelle (dans le cadre du Projet Collectif de Développement et notamment de la commission en lien avec l'emploi et l'insertion).

Le Syndicat Nive-Nivelle a mis en place au début de l'année 2009 un comité de pilotage sur la base d'un chantier-formation.

Ce comité de pilotage associe les partenaires suivants : mairie d'Ahetze, école primaire d'Ahetze, Mission Locale Avenir Jeunes Pays Basque (prescripteur), Conseil Régional et Conseil Général (financeurs), Association de Formation en Milieu Rural (AFMR Etcharry), Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment (FCMB) d'Anglet et Institut culturel basque (pressentis tous les trois comme formateurs).

La mairie s'est engagé dans le cadre du projet du chantier-formation à :

  • mettre à disposition des locaux et du matériel informatique,
  • prendre en charge la totalité de la matière d'oeuvre nécessaire à la réhabilitation,
  • mettre en état le site avant le début des travaux (nettoyage, conditions de sécurité, hygiène.)

Forte de cette volonté affichée par la mairie, la FCMB accepte d'être le porteur de projet vis à vis des financeurs, tout en travaillant en partenariat avec l'AFMR et l'Institut Culturel Basque.

Déroulement du chantier

Le chantier s'est déroulé en deux temps (deux fois 17 semaines), avec un premier groupe (7-8 stagiaires) travaillant sur la maçonnerie de septembre 2009 à fin janvier 2010, un second sur la charpente de fin janvier à début mai 2010.

Chaque groupe (maçons d'abord, charpentiers ensuite) a alterné, sur 3-4 mois, le travail de chantier avec des formations en salle ou sur sites et avec deux stages d'entreprise (de 2 semaines).

Le travail de chantier encadré par la FCMB a démarré par une initiation théorique et technique dans leurs locaux dAnglet. L'intervention de la Fédération a été d'environ 10 semaines au total pour chaque groupe. La formation en salle ou sur sites a été dispensée par deux organismes :

  • l'AFMR Etcharry, pendant 70 heures, a notamment assuré toute la partie liée aux stages en entreprise (prises de contact, bilan etc.)
  • LInstitut Culturel Basque a sensibilisé les stagiaires, pendant 35 heures, à la notion de patrimoine en les mettant en lien avec les anciens usagers du lavoir (personnes âgées), avec les élèves de l'école primaire, ainsi qu'avec le patrimoine du village et des alentours.

Enfin le stage en entreprise, d'une durée de 4 semaines (2 fois deux semaines), a complété les apports de la formation en confrontant la vision d'un métier à la réalité du monde du travail. Les stages ont été l'occasion pour les jeunes de se faire connaître et/ou reconnaître par des professionnels, en s'appuyant sur l'expérience originale qu'ils étaient en train de vivre.

Témoignage d'un compagnon de la Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment d'Anglet

Intérêt des regards croisés

Le choix de trois formateurs (FCMB, AFMR Etcharry, ICB) a permis de répondre aux différents objectifs du projet :

  • apporter les connaissances théoriques et techniques nécessaires à la réhabilitation du lavoir et permettre ainsi aux stagiaires d'acquérir des compétences et de confirmer un choix professionnel
  • travailler le savoir-être, la communication, la relation aux entreprises
  • donner du sens au travail de réhabilitation à travers la découverte de l'utilité sociale et symbolique du lavoir
  • faire le lien entre différentes générations : les stagiaires ont été le trait d'union entre les plus jeunes et les plus anciens, valorisant ainsi l'image qu'ils ont deux, la confiance qu'ils saccordent, laptitude à communiquer.

Chaque organisme formateur, tout en s'appuyant sur un projet commun, a apporté son expérience et la spécificité de son approche ; ce qui a permis d'actionner des leviers différents et d'optimiser toutes les facettes qu'une telle opération peut comporter en développant d'intéressants partenariats (Lyonnaise des Eaux, Office National des Forêts).

Au-delà de l'apprentissage de techniques, les stagiaires ont donc travaillé sur eux-mêmes et avec d'autres personnes. Ils se sont appropriés la notion de patrimoine et sont devenus acteurs de cette réhabilitation, tout en partageant leur démarche avec des élèves de l'école et les anciens du village.

Le patrimoine bâti local est riche de multiples possibilités. L'évaluation de ce chantier-formation peut donner naissance à des opérations similaires ailleurs en Pays Basque nord.