Ahetze en 2010

Ahetze est une commune en pleine mutation. L’agriculture, autrefois dominante, ne représente plus en 2010 que 2% de l’activité du village. Le paysage socioprofessionnel s’est recomposé à l’avantage d’ouvriers-employés (60%) et d’artisans-commerçants à leur compte (14%).

La commune compte une vingtaine d’entreprises en 2010. L’essor démographique, lié à une très forte expansion immobilière, suit de près cette recomposition socioprofessionnelle. La commune d’Ahetze a décidé, par ailleurs, de faire du patrimoine du village un outil au service de l’éducation, de l’intégration et de la cohésion sociale.

Les mutations du village d'Ahetze

"Dans les années 1970, il y avait encore entre 30 et 40 exploitations agricoles à Ahetze. L’année de mon mariage, en 1972, nous étions environ 500 habitants" témoigne Roger Dufau, de la maison Xahienea, né en 1939 (70 ans). Aujourd’hui le village ne compte plus que six agriculteurs, Roger lui-même loue ses terres à des agriculteurs d’Arbonne ou d’Espelette.

La population a grimpé jusqu’à 1600 habitants, sous l’effet, depuis les années 1970, de projets successifs de lotissements immobiliers dont celui du bourg.

Ceux-ci ont drainé de nouveaux services (boulangerie-pâtisserie, pizzeria, cabinets de médecin, kinésithérapeute, dentiste etc.), équipements sportifs (second fronton intégré au lotissement, trinquet Pantxoa Sein construit en 1993), ainsi que la nécessité d’agrandir l’école et la crèche existantes. Le bourg du village semble désormais trop exigu pour ce village qui a résolument décidé d’adapter son profil à la demande immobilière croissante.

"Quand je me suis marié en 1947 à la maison Teiletxea, il y avait à peine 5-6 voitures à Ahetze", raconte Charles Doyhenard, né en 1922. Les aménagements actuels (rond-point, parking) témoignent d’une nouvelle époque.

Les éléments marquants du patrimoine d'Ahetze

Si les époques changent, certains éléments du patrimoine demeurent pour nous raconter des activités ou des personnes qui ont marqué le village.

Le bourg possède de belles maisons comme Sabatenea, Biperrenea (ancienne maison des religieuses), Xahienea qui, au fil du temps, a fait l’objet d’extensions ou de rehaussements, ou, un peu plus loin, Etxeberria qui abritait autrefois la famille Miranda chargée de sonner les cloches de l’église.

L’église Saint-Martin, célèbre entre autres pour sa croix de procession datant du XVème siècle, témoigne d’une pratique religieuse aujourd’hui très amoindrie : « autrefois, il y avait deux messes à Ahetze et l’église était archi-comble ; maintenant il n’y en a plus qu’une pour une église presque vide, le curé vit à Arbonne et officie pour les deux paroisses, le presbytère a été vendu », raconte Charles Doyhenard. Celui-ci a également connu le moulin en activité, Belhardiko errota, qui s’est vendu à la fin des années 60, au décès du meunier. Le bourg avait aussi son cordonnier et son forgeron (le père de Germaine Carrera).

Malgré l’approvisionnement en eau potable dès 1966, le lavoir du village constituait un point d’attraction ; il continuera d’être utilisé jusqu’en 1980 environ.

Ahetze possède deux frontons: l’un, ancien, encastré dans le mur de la mairie, et un second, achevé en 2008, intégré au nouveau lotissement du bourg. Le trinquet Pantxoa Sein (adossé à l’école communale) a été construit en 1993.