Le théâtre pour rire...

En 1947, Pierre Duhour écrivait ceci dans l’hebdomadaire Herria (numéro du 1er mai): "La comédie de dimanche était si hilarante, que certains sont tombés malade d’avoir trop ri. Voilà un amusement bien saint !"

Le journaliste Pierre Duhour
Le journaliste Pierre Duhour
Ces comédies faisaient-elles rire ? Si l’on en croit la plupart des articles de l’hebdomadaire Herria, cela ne fait pas de doute !

Au début, on utilisait d’ailleurs les termes "josteta" (jeu), "jostagailu (jouet), puis "ikusgarri" (spectacle), "komedia" (comédie), "teatro" (théâtre), et enfin, à partir des années 1960 :"antzerki".
C’est-à-dire : "quelque chose de beau" (antz-edertia), tel que le définit le terme inventé par Sabino Arana Goiri.

Mais ces fous rires étaient-il provoqués par les textes eux-mêmes ou par les acteurs ? Assurément, chaque texte comprenait de très beaux passages, bien tournés et pleins de finesse.

Bien qu’ils étaient présentés sous forme de farce, par l’humour, ils étaient destinés à éclairer et à "surveiller" les gens.

Il faut bien avouer cependant, que bien souvent, ce sont les acteurs qui provoquaient le rire davantage que les dialogues. Il suffisait de voir sa jolie voisine transformée en vieille dame boiteuse, ou un homme fort maquillé avec du rouge à lèvre, portant une jupe colorée et marchant avec grande difficulté dans ses chaussures à talon pour attraper un fou rire !

À coups de bâton !

En 1948, on pouvait lire dans la rubrique consacrée à la commune d’Urrugne de l’hebdomadaire Herria (numéro du 8 janvier): "Les jeunes garçons de notre commune nous ont proposé une comédie vraiment exquise […] et pour terminer, les vers improvisés de Xanpun et Errexil0... Heureusement que Musde Ignacio était là, le visage rayonnant et bienveillant avec son grand bâton entre les mains, pour faire cesser les rires et les applaudissements…". 

"Un grand bâton entre les mains"… Ce détail rapporté par le correspondant d’Urrugne confirme les dires de Piarres Larzabal lors d’une conférence donnée à Bayonne : "À Urrugne, un homme nommé Dupeyrou restait debout près de la porte d’entrée avec un long bâton à la main. Pendant le spectacle, quand les garçons commençaient à se dissiper et qu’ils commençaient à rire, Musde Ignacio Dupeyrou leur donnait un bon coup de bâton sur la tête. Et parfois, plus d’un…"

Deux exemples

Voici deux extraits de comédies :