La pièce "Etxahun" marque un virage important
La pièce "Etxahun" mise en scène par la troupe "Les Jeunes Basques" en 1952 fait parler d’elle…
Pour quelle raison ? Parce qu’elle parle d’adultère ! Au XIXème siècle, Engrazi Polento la femme du troubadour Pierra Topet-Etxahun de Barcus avait un amant : Egiaphal. Voici ce que raconte Etxahun dans la pièce : "Un jour, je me suis rendu compte qu’une buse du quartier rodait un peu trop près de mon épouse. J’avais remarqué que dans notre nid, la blanche colombe avait deux protecteurs. Depuis lors, j’ai perdu le sommeil et le plaisir. J’ai eu un coup de sang. Je ne savais même plus ce que je faisais."
De l’avis de Pierre Duhour, correspondant d’Hasparren pour l’hebdomadaire Herria, "Le texte ne perdrait rien à y enlever quelques gauloiseries, car sans nécessité aucune, les propos heurtent exagérément le 6ème commandement... "
Certes, l’article n’était pas virulent, mais entre les lignes les gens lisent ce qu’ils veulent. La gauloiserie devint débauche et la mauvaise réputation s’est répandue. Le seul fait d’évoquer l’adultère était un pêché ! Jusqu’alors, ce thème n’avait jamais été abordé dans les comédies données par les troupes paroissiales et encore moins de la plume d’un curé ! La pièce avait été interdite aux mineurs, attisant les curiosités…
En traitant l’aspect historique et en racontant une situation de crise, Larzabal a marqué un tournant important dans l’histoire du théâtre basque. En abordant des sujets "sérieux", il a grandement contribué à élever le niveau des thèmes abordés.
La troupe d’Hasparren a tourné de villages en villages, en donnant 15 représentations au total.
Il convient également de souligner que Larzabal a bénéficié du soutien du syndicaliste hazpandar et défenseur de la langue basque Maurice Borthayrou, auteur de quelques articles dithyrambiques sur la pièce.