Zakulariak - Course aux sacs
Voilà une spécialité bien de chez nous, en Iparralde, le Sud ne produit pas de blé et ne connaissait pas l'épreuve, et peu de régions françaises, l'ont pratiquée, semble-t-il. Le porter de sacs est directement issu du battage de blé.
Dans chaque maison on comptait les sacs de blé de 76kg (75kg + 1kg pour la sac), cela donnait la mesure de la propriété, de la qualité des terres, du savoir-faire du paysan. Le verdict était sans appel. Au delà de cette considération, tous les participants chargeaient les sacs sur le dos et les montaient dans la grange. Sauf dans les maisons « riches », au toit à quatre pans, qui avaient un grenier, au 2ème étage, et bien sûr, ce sont eux qui récoltaient le plus grand nombre de sacs.
C'était une bonne occasion de mettre au défi les plus jeunes, qui montaient, à bout de forces, s'accrochant dune main à la rampe, poussés par derrière, par les aînés carrément bizuteurs. Personne ne renâclait à la tâche, et il s'en trouvait pour clamer avoir fait un tour ou deux de plus que les autres, histoire de montrer leur supériorité.
Saint-Palais semble avoir organisé les premières courses. On charge le sac de 76kg sur le dos du concurrent qui court 60m, touche une quille et revient à la ligne de départ. Tout cela est simple, sauf que l'on peut tomber en avant, emporté par la charge (et le sac peut éclater, spectaculaire), ou que le même sac peut vous glisser dans le dos, vers les talons. Il convient donc de bien l'agripper, par le « cou » de l'attache, et un coin de la base. Les piliers de rugby, alliant force et dynamique, ont excellé dans cet exercice (Dospital, Ondarts).
Actuellement, on porte des sacs lestés à 80kg, munis de poignées de toile dans les coins ; lors d'une confrontation, ceux du sud, avaient des sacs remplis de fèves, même volume mais 60kg seulement ! On parle toujours du maïs, mais historiquement c'est de blé qu'il s'agissait, qu'on se le dise ! Et le vrai du vrai demeure à Saint-Palais.