Les scieurs de long - Arpana
La longue scie à débiter les troncs n'est pas très ancienne, le nom arpana est emprunté à une autre langue comme pour toutes les nouveautés (arpent ? on mesurait les troncs en reportant la scie plusieurs fois, poignées tournées vers le bas).
Ce sont le Italiens de la région de Bergame spécialistes des câbles, qui l'ont apportée vers la fin du 19ème siècles, pour exploiter la forêt d'Iraty. On retrouve encore dans le bois, en Soule et Béarn des Lombardi, Morello, Moretti, Pesentiissus de cette immigration.
Les compétiteurs doivent entraîner une longue scie de 2 m environ, le tireur tire franchement, le pousseur accompagne légèrement mais pas trop pour ne pas plier la lame, dès la fin de la course il tirera sec, à son tour. Pendant ce temps, il faut appuyer la lame à bon escient, assez pour quelle morde, pas trop pour ne pas qu'elle se bloque. L'exercice demande une extrême coordination, dans un tempo parfait, le moindre accroc bloque la manœuvre et fait perdre du temps. Les scies ont une denture très longue, les scieurs prennent grand soin lors de l'affûtage qui est aussi délicat que le fartage d'un ski.
Comme il faut scier au moins dix rondelles de 1 cm d'épaisseur, c'est un exercice très violent, les scieurs terminent épuisés. On utilise du bois de hêtre, plus homogène, et chaque équipe tranchera dans son tronc, puis dans celui de l'autre, les équipes se croisant à mi-parcours. Ainsi chacun aura eu le même bois.
On fixe le tronc sur un chevalet spécial, sauf à Saint-Palais où on bloque la traverse de chemin de fer traditionnelle avec des haches plantées, et on fait asseoir un « gros » de la corde pour caler le tout.
Un conseil : à la fin de l'exercice précipitez-vous pour récupérer une rondelle, vous aurez un joli dessous de plat souvenir, taillé par un véritable artiste.