Festival de la Force Basque à Saint-Palais
Si la grande foule envahit le fronton de St Palais, chaque année le dimanche après le 15 Août, c'est qu'il s'y passe quelque chose, et si après 50 ans le spectacle ne s'use pas, c'est que les ingrédients sont bons.
La recette est simple : on rassemble 8 équipes de village et pas une de plus. En bleu de travail et en chemise blanche pour tirer la corde, lever la charrette, couper les troncs, scier des traverses, porter des sacs et lever la paille. Un point c'est tout ! Seules les chaussures ont évolué, la bascule accuse des poids atteignant 135 ou 140 kg, le leveur de paille est devenu sonneur de cloche. Mais la vieille charrette d'Etchetoa, entretenue comme une relique, est toujours là, et na pas perdu un seul gramme de ses 350 kg.
Des pionniers, on ne retiendra que le quasi-légendaire Loulou Barthaburu, juge encore à 80 ans, et qui déclarait : « il fallait trouver des animations qui dépassaient les jeux infantiles habituels le bruit de la hache, le suintement de la scie constituaient pour nous des sons premiers comme les arts premiers ». Le ton est donné, Saint-Palais est une philosophie de la force basque, ils n'ont rien inventé, sauf la course aux sacs, mais dans un terrain totalement en friche, ils ont établi les premiers pas dune codification des jeux, pour une certaine régularité et une meilleure lecture par le public.
Ils ont été invités dans d'autres villages, à Arcachon, en Ecosse mais le spectacle n'est pas exportable, son âme reste ancrée sur la terre battue du fronton municipal. On na pas limité le poids des acteurs, c'est ainsi que les beaux « bébés » qui débarquent sur la cancha ne sont pas la moindre des attractions. On retrouve d'ailleurs ce jour-là, des athlètes venus de clubs structurés, car Saint Palais c'est avant tout une fête pour tout le monde. Et à l'arrivée, on partagera le souper pantagruélique préparé par les femmes, et on brandira bien haut, le bouclier de bois sculpté attribué au vainqueur.
Que vive le Festival de La Force Basque de Saint-Palais, c'est un véritable conservatoire de nos traditions rurales, à la fin des gros travaux d'été.