Le groupe Errobi célébré lors du festival "Iparra galdu gabe" de Getxo
04.12.2024
Tous les deux ans, la Ville de Getxo organise en partenariat avec l’Institut culturel basque le festival pluridisciplinaire Iparra galdu gabe où de nombreux artistes du Pays Basque nord sont invités. Cette 11ème édition du festival a proposé entre autres le concert événement célébrant les 50 ans du groupe Errobi. Les clichés de Lorentxa Saragueta nous invitent à plonger dans l'ambiance de ce concert.
Errobi, le premier duo de rock basque, déboule sur scène, cinquante ans après leur naissance. Le duo est formé par Anje Duhalde et Mixel Ducau. Anje, une voix ample et chaude qui ne craint pas l’explosion, mais sait user de retenue et de nuance. Porté par des rythmiques vigoureuses, il est solidaire de tous les combats mais aussi des émotions et des luttes de tout un chacun.
Mixel, lui, est un musicien et mélodiste hors pair. Saxophoniste de formation, guitariste et multi-instrumentiste. Il se définit lui-même comme « un musicien qui chante » et souligne que ce n’est pas un hasard s’il chante en duo avec Anje. En fait, ce virtuose aime tellement la musique qu’il en oublierait de chanter.
Pour leur retour sur scène, ils sont accompagnés de musiciens de haute volée. À la batterie Txomin Duhalde, à la guitare Rémy Gachis et à la basse Inigo Telletxea.
La première exigence d’Errobi est d’interpréter leur répertoire en euskara. La deuxième est de bousculer les codes musicaux. « Il y avait une nécessité absolue, une urgence même, à composer, à écrire et à interpréter des chansons d’une manière plus actuelle » développe Mixel. La troisième exigence est la force du message dans le choix de leurs textes. De leur point de vue, la musique et le message vont de pair. Anje le traduit en ces termes : « J’aime toutes les musiques dès l’instant qu’elles libèrent un message. Je ne peux dissocier le texte de la mélodie. Si le texte est mauvais, la musique l’est aussi. Il faut la conjonction des deux. Le texte permet de communiquer avec le public. »
Daniel Landart est un de leurs paroliers. À l’antithèse d’autres formes d’expression, comme celle de Joseba Sarrionandia qui situe sa poésie ailleurs (Ni ez naiz hemengoa), Daniel Landart revendique au contraire son enracinement (Ni hemengoa naiz). Ses textes reflètent l’actualité du Pays basque des années 1970. L’exode des jeunes, le tourisme à tout va (Nora goaz ? Ez deat Erranen), la construction d’un Pays basque et d’une société plus égalitaire (Aitarik ez dut), le syndicalisme (Nagusiaren nigarrak), l’hommage au combattant de l’ombre (Hi). Des thèmes malheureusement toujours d’actualité.
En savoir plus
- Daniel Landart, parolier
- Mintzoak.eus - Anje Duhalde
- Mintzoak.eus - Mixel Ducau
- 400 élèves de 10 écoles de Getxo ont interprété les chansons "Gure lekukotasunak" et "Perttoli" - Voir la video
- "Une chronologie du rock basque à travers quelques albums phares" par le critique musical Fred Berruet.
Lorentxa Saragueta
Chargée de communication
Texte : Colette Larraburu | Traduction : Gexan Lantziri | Photos : Lorentxa Saragueta