À la demande de l'Institut culturel basque le photographe Matiuzalem Matiu Bordato (1989, Bayonne) a réalisé ce reportage sur le rituel carnavalesque des Libertimenduak entre février et mars 2022. La préparation de cet événement par les jeunes de différents villages leur demande une organisation certaine en matière de danse, de costumes et de théâtre de pamphlet. C'est la fête des Volants (du nom des danseurs « à volants » de la cavalcade bas-navarraise). Et le symbole du début du printemps...
Ces photos ont été prises en 2022 à Bidarray, Saint-Palais et Hasparren.
Alors que les zirtzil ont profité de l'hiver pour investir les places des villages, les danseurs viennent de la montagne ramener un peu d'ordre et balayer de sombres histoires...
À l'horizon, les rayons du soleil commencent à apparaître, annonciateurs du printemps.
Mais on ne se débarrasse pas des zirtzil si facilement. Avant d'être chassés, ils ont de quoi raconter, de quoi nous apprendre, de quoi critiquer, à propos d'évènements obscurs qui se sont déroulés dans les différentes vallées…
Les politiques, les associations, l'Église, les entreprises, et même les Joaldun, tous peuvent devenir la cible des zirtzils.
Les rapports et le jeu avec le public m'ont semblé particulièrement intéressants, notamment l'attitude des zirtzil et l'invitation à la danse finale.
C'est aussi sympa de voir tous les week-ends, le même public garnir les différentes places. Les jeunes qui ont participé à un Libertimendua assistent avec plaisir aux spectacles des villages voisins. Cela leur permet de s’encourager mutuellement et de souligner les points à améliorer pour l'année suivante...
J'ai aimé la façon dont tout le monde se réunit dans un village pour assister au Libertimendua, laissant les alentours déserts.
Certaines photos ont été prises dans ce sens. J'ai essayé d'obtenir deux atmosphères pour montrer d'un côté l'hiver rude enduré par les zirtzil et les bertsulari (improvisateurs), et de l'autre la nouvelle lumière, plus chaude, du printemps apportée par les musiciens, les volants, les danseurs et les makilari.
Si le Libertimendua de Garazi a été annulé, dans les autres villages le fameux zirtzil de Garazi a été dignement fêté en danses et en bertsus.
Cela a été très émouvant et je dédie également ces photos à Leire et à sa famille.
Matiuzalem