Le violoniste Xabi Etcheverry (1988, Bayonne, Labourd), après avoir étudié treize ans au Conservatoire de Bayonne, joue et chante dans plusieurs groupes, s'exprimant à travers plusieurs styles musicaux. Il prend part aussi au projet Topo, réseau pour les artistes et lieux culturels du Pays Basque, inauguré en ce début d'année 2011.
J'ai 22 ans et je suis né à Bayonne. Mon père est originaire de la maison Intxauspea à Béhorleguy, ma mère de Menta, aux Aldudes. J'ai suivi mes études à Bayonne puis à Anglet. Après avoir obtenu un BTS Froid énergétique, j'ai étudié l'électricité à Usurbil (Guipuzcoa). Ayant pris goût aux énergies renouvelables, je prépare une licence pro à Tarbes.
Nous vivons près du Conservatoire. Cette proximité m'a permis de participer à toutes les journées "portes ouvertes" présentant chaque instrument de musique. Parmi ceux-ci, c'est le violon qui me plaisait le plus.
Je me suis inscrit à l'âge de six ans et j'ai suivi les cours du professeur Schlich pendant treize ans. Le répertoire enseigné était classique, le conservatoire n'en propose pas d'autres. A vrai dire, j'ai vite quitté cette voie.
Ma famille étant basque, nous écoutions le répertoire basque, entre autres les chants de Benito Lertxundi. Lorsque j'ai commencé à jouer du violon, j'ai essayé d’interpréter ces mélodies basques.
A sept ans, j'ai commencé à apprendre la danse basque à la compagnie de danse et de musique basques Leinua de Saint-Pierre-d'Irube.
L'année de mes seize ans, la compagnie a créé le spectacle Hirubibat. Il fallait un groupe de musiciens pour accompagner les danseurs. Roger Goyeneche, chorégraphe de Leinua, m'a proposé de faire partie de la txaranga. J'ai commencé à apprendre les sauts basques (mutxikoak) pour intégrer ce spectacle en tant que musicien.
Depuis, j'aime beaucoup accompagner les danseurs au violon.
Dans la culture basque, la musique et la danse sont intimement liées. Une bonne connaissance en ces domaines est indispensable. Roger Goyeneche est un maître en la matière qui communique son grand savoir avec simplicité et humilité.
C'est avec CEL3 que j'ai investi la scène pour la première fois. Jusqu'alors, lorsque j'accompagnais les danseurs, j'étais relégué au second plan. Bien que me retrouver sur scène n'a jamais été pour moi un objectif, CEL3 m'a poussé à faire abstraction de ma timidité et m'a mis en avant, le violon étant un instrument emblématique de la musique irlandaise. Le groupe composé de Dominic Earl et Christophe Duguet a fêté ses dix ans en 2010. Christophe m'a invité à faire partie du groupe en 2008. Grâce à eux, j'ai connu le monde des studios : nous avons enregistré un CD et un DVD.
J'ai fait la connaissance de Patxi Amulet, il y a quatre-cinq ans. Lui aussi vit la musique à fond, comme tous les musiciens que je connais et qui se situent dans une démarche de création. Musicalement libres, nous composons, en particulier dans le style folk rock.
En 2008, nous avons gagné le tremplin des jeunes musiciens aux Maimorables de Bayonne. Une surprise pour nous, vu la qualité des groupes participant au Théâtre de Bayonne !
La maquette que nous avons préparée a permis de nous faire connaître.
Je joue aussi dans le groupe "Zezenaren Taldea". C'est un projet un peu fou que nous avons mis en place avec d'autres amis. Les quatre amis des débuts ayant voulu élargir le groupe et intégrer du théâtre dans ce groupe d'inspiration "punky boltxevic", Pauline Lafitte et moi-même avons adhéré au projet. Le groupe a revisité les musiques d'Emir Kusturica et Goran Bregovic et monté un spectacle avec lequel nous nous sommes beaucoup produits. A présent, nous composons.
Je chante aussi dans le groupe Totem de Suhescun (Basse-Navarre) et le groupe de bal "Trikili Trakala".
On me demande souvent comment je prends plaisir à jouer dans des styles aussi divers. Certains préfèrent les sons mélodieux au genre, plus brut, de Totem (Post hard core) ou de Zezenaren Taldea. D'autres, appréciant les sons plutôt rock, ne comprennent pas que je puisse, dans un même week-end, jouer dans un concert puis, le lendemain, accompagner les sauts basques.
Je pense que la musique et la culture ont besoin de diversité.
Topo, dont l'initiateur est Mathieu Vivier, est un réseau créé pour faire connaître et communiquer sur la culture basque, reposant sur l'interactivité de ses utilisateurs. L'objectif est de donner la possibilité aux acteurs culturels (groupes de danse, musiciens, lieux culturels) de créer leur propre espace sur le site www.topopass.com afin de communiquer sur leur actualité. Topo dressera une cartographie de l'agenda culturel aussi bien au Pays Basque nord qu'au sud.
Dès ce mois de janvier, Topo s'ouvre à tous les groupes pour leur offrir la possibilité de créer leur espace. Il sera ouvert au large public en avril-mai.
Pour l'instant, je termine mes études. J'aime enseigner à la txaranga Leinua, avec Sébastien Paulini, même si le temps me manque. J'aimerais, à l'avenir, enseigner le violon, si possible en langue basque.