Amaia Riouspeyrous (1984, Anhaux) a grandi dans la tradition du chant basque. En 1993, elle gagne le Kantu Txapelketa et se produit ensuite régulièrement dans tout le Pays Basque. Après avoir remporté le premier prix du Tremplin France Bleu, Luna Negra et Agorila en 2008, elle enregistre cette année son premier disque "Har ezazu".
Amaia Riouspeyrous est une jeune chanteuse de 25 ans originaire d'Anhaux. Dès sa plus tendre enfance, son grand-père d'Estérençuby l'initie à la pratique du chant traditionnel. A 9 ans, elle participe et gagne au Kantu Txapelketa avec une création musicale du groupe Okarrina sur des paroles écrites par Daniel Xalbador. Au collège Biletxea de Saint-Etienne-de-Baïgorry , elle intègre la chorale Iguzki Lore, sous la houlette de Joseph Maris et de Mikel Erramouspé. Sa victoire au Tremplin 2008 de France Bleu, Luna Negra et Agorila lui offre l'opportunité d'enregistrer en avril 2009 son premier disque.
Nous vous proposons de mieux faire sa connaissance à travers les extraits d'un entretien réalisé lors des fêtes d'Ustaritz en juillet 2009.
J'ai commencé à pratiquer le chant dès mon enfance , mais pas chez moi : Maman aimait le chant mais était une piètre chanteuse. Mon grand-père d'Estérençuby adorait chanter, et lorsque je me rendais chez lui, nous chantions, surtout des chants traditionnels. C'est avec lui que j'ai appris des chants comme « Mixelenengo zubia ». C'est certainement Aitatxi qui m'a transmis le goût du chant, il serait sûrement heureux de constater que je continue sur cette voie.
J'en ai de grand souvenirs, j'ai revu la vidéo depuis. Nous chantions d'abord avec l'ikastola de Garazi, puis ç'a été mon tour, je me suis donc retrouvée toute seule sur scène. Je me souviens que je n'avais pas le trac : j'avais juste 9 ans et j'ai chanté naturellement. J'étais à ce point si peu inquiète que pour la remise des prix, tout le monde me cherchait, alors que je jouais tranquillement dehors. J'étais là pour participer et prendre plaisir, vraiment j'en garde de bons souvenirs. J'ai ensuite continué à chanter grâce à Daniel Xalbador. Le duo « Xalbador et Ihidoi » se produisaient beaucoup et Daniel m'amenait avec lui : pendant que je chantais, ils soufflaient un peu. Ainsi, de kantaldi en kantaldi, j'ai parcouru le Pays Basque, du nord au sud, me faisant connaître de places de villages en festivals.
C'était important pour moi de prendre des cours pour apprendre à maîtriser ma voix. J'ai suivi les cours de Beñat Achiary au Conservatoire de Bayonne. Il est très ouvert à la culture basque mais aussi aux cultures du monde : c'est primordial de s'ouvrir aux autres si vous voulez progresser. J'ai beaucoup appris avec lui.
J'avais 16 ans, je me souviens, les gens d'ETB étaient venus en Iparralde pour découvrir de jeunes talents. J'ai donc participé à cette émission. C'était plaisant : se retrouver devant la caméra, la séance de maquillage et tout le reste, c'était particulier mais ce fut une bonne expérience. Nous étions 2 d'Iparralde : Gaelle Larroudet et moi.
J'ai ensuite marqué une pause pour mes études. En 2008, un tremplin était organisé par France Bleu, le cabaret Luna Negra et l'éditeur musical Agorila. Avec Philippe Albor, mon guitariste depuis 10 ans, nous avons décidé de participer mais en joignant à nous d'autres musiciens pour proposer quelque chose de nouveau. Alors, voilà ! Nous nous sommes présentés et nous avons gagné le premier prix : c'était en juin 2008 aux arènes de Bayonne. Ce tremplin nous a donné l'occasion d'enregistrer un disque.
Nous avons décidé de prendre du temps, tout d'abord pour mieux nous connaître entre musiciens. Nous avons travaillé un an : il fallait écrire les paroles, choisir les chants. Je connaissais déjà certains auteurs : mis à part un chant que j'ai écrit, je leur ai demandé d'écrire sur des thèmes qui me tenaient à coeur. C'est important pour moi de chanter ce que je ressens, que les paroles aient du sens. Kattalin Indaburu, Itxaro Borda, Niko Etxart, le poète Fred Fort, Xan Alkhat et Aitor Sarasua ont écrit pour moi. La plupart des musiques ont été composées par les musiciens du groupe.
C'est vrai qu'au Pays Basque, un chanteur commence toujours par le répertoire traditionnel. Moi-même, c'est ce que j'ai fait. Bien sûr, j'aimais le répertoire traditionnel et populaire, celui de Benito Lertxundi, Patxi Saiz, et je continue à l'aimer. Mais j'écoutais plus souvent du pop et du rock : les groupes basques, Hertzainak, Itoiz, Txuma Murugarren et bien sûr les groupes anglais comme ACDC. Je ne sais pas si j'ose plus aujourd'hui mais je veux affirmer mes goûts. L'occasion m'en est donnée : à présent nous sommes 6 sur scène, alors qu'avant j'avais un seul musicien. Et je veux chanter ce que j'aime. L'enregistrement a été une excellente expérience : un travail difficile, qu'il faut reprendre constamment pour qu'à la fin, nous puissions être totalement satisfait du résultat. Et puis, il y a la conception de la maquette du disque, les photos, les textes et traductions. Et là, vraiment, nous pouvons dire que du premier au dernier chant, nous sommes très contents du travail fourni.