Danser sur la place
Au siècle dernier, les représentations de groupes folkloriques structurés ont connu un succès très important. En revanche, la tradition qui voulait que les habitants dansent sur la place du village a connu quelques vicissitudes.
En Labourd, en Basse Navarre et en Soule, la tradition des sauts et des mutxiko lors des festivités est longtemps demeurée très vivace. Toutefois, après la Seconde Guerre mondiale, elle a commencé à s’affaiblir et la pratique des sauts et des fandangos n’était plus aussi répandue dans la société.
À partir des années 1980, sous l’impulsion de Pierre Betti Betelu, et grâce à la participation de différents groupes et associations, les adultes ne faisant pas partie de groupes de danse ont eu la possibilité d’apprendre les mutxiko dans le cadre de stages ou de sessions d’apprentissage. Cette initiative rencontra un vif succès, d’abord sur la côte labourdine, puis dans l’intérieur du Pays basque. Ainsi assista-t-on au renouveau des mutxiko. Renforcés par l’apparition des journées des mutxiko d’Arcangues et d’Irissarry, nombreux sont les bals ouverts où l’on peut danser les sauts basques, le fandango et l’arin-arin, les zortziko, les valses et autres plaza-dantza (danses de place), danses auxquelles les habitants prennent part avec un véritable plaisir.
À partir des années 1990, Patxi Perez enrichit encore ces sessions ouvertes de mutxiko en les complétant par diverses danses européennes de divertissement. Avec les groupes Batbiru, Tapia eta Leturia, et Patxi eta Konpania, il a véritablement fait connaître et implanté au Pays basque des danses comme le cercle circassien ou la chapelloise. Agnès Perez, avec le groupe Kokin, Jokin Otamendi avec les groupes Tapia eta Leturia et Arrabots, ou encore Patxi Laborda avec le groupe Aiko, ont développé et installé cette tendance qui consiste à faire danser les gens sur les places et à organiser des bals guidés. Ils ont également contribué à la diffusion de la tendance à danser dans les spectacles de groupes sans maître à danser.