Des années 1960 à nos jours

Dans les années 1960, l’École Basque d’Art Contemporain, initiée par Jorge Oteiza, provoqua un renouveau de la culture basque, et à sa suite, de même que le groupe Ez dok hamairu suscita un véritable séisme dans le domaine de la musique, le groupe de danseurs Argia révolutionna le domaine de la danse.

La compagnie Argia (1971 - Javier Garayalde)
La compagnie Argia (1971 - Javier Garayalde)
Sous la houlette de Juan Antonio Urbeltz, ce groupe entreprit d’étudier les racines de la danse traditionnelle, de démarrer un travail de collecte du folklore local, et suscita une immense vague de valorisation, de réappropriation et de renaissance du patrimoine chorégraphique traditionnel.

Plusieurs groupes s’attachèrent au renouveau et à la renaissance des danses et des musiques en allant aux racines de la culture basque et en se fondant sur elles. Le groupe Andra Mari de Galdakao (Biscaye), par exemple, étudia rigoureusement le folklore de la Biscaye et de la Navarre, tandis que le groupe Ortzadar d’Iruñea-Pamplona parcourut la Navarre d’une extrémité à l'autre pour conduire ses recherches. La Fédération des Danseurs Basques (Euskal Dantzarien Biltzarra) s’attacha à sauvegarder et encourager les danses locales, tout en stimulant les groupes de danse locaux.

Parallèlement, un certain nombre de groupes, dans le sillage des modèles que furent Olaeta, Oldarra, Schola Cantorum et Etorki, poursuivent leurs efforts pour allier danse traditionnelle et ballet, et continuent à mettre en scène les danses basques selon des références romantiques et stylisées. À cet égard, il nous faut citer Felipe Oihanburu, Koldo Zabala ou encore Gene Yurre, qui ont travaillé respectivement avec les groupes Etorki, Oldarra et Kresala. Edu Muruamendiaraz et le groupe Aukera, ainsi que le groupe Kukai de Jon Maya, sont à l’origine de la variante actuelle de cette manière de danser stylisée, tous deux s’efforçant de tisser des liens entre danse basque et danse contemporaine, et empruntant en cela une voie déjà ouverte, notamment, par Mizel Théret.

En prenant pour modèle la manière de danser des paysans et des villageois, le groupe de danseurs Argia recherche un style puissant et authentique, une approche entre la place de village et la scène, des pistes également exploitées par les groupes Elai-Alai, Andra Mari, Maritzuli, Ortzadar ou Duguna. Les contributions de Pierre Betelu et Claude Iruretagoyena s’inscrivent dans ce sillon.