Les auteurs des recueils de chants basques

Le musicologue Jon Bagüés nous présente ici les différents compilateurs des recueils de chants basques réalisés entre 1826 et 1946

Juan Ignacio de Iztueta (1767-1845)

Juan Ignacio de Iztueta naquit en 1767 à Zaldibia (Gipuzkoa), où il mourut en 1845. Dès sa jeunesse, il se distingua par son talent de danseur et, plus tard, il devint transmetteur de danses traditionnelles du Gipuzkoa. Il vécut une vie pleine de hauts et de bas et, durant ses dernières années, il se consacra à recueillir des données sur le Gipuzkoa qui furent publiées dans son livre Guipuzcoaco provinciaren condaira edo historia, en 1847, après sa mort.

Publications :

Euscaldun anciña anciñaco ta are lendabicico etorquien dantza on iritci pozcarri gaitzic gabecoen soñu gogoangarriac beren itz neurtu edo versoaquin
- Gipuzkoako dantzak [transcription]. Saint-Sébastien : Eusko Ikaskuntza, [1929] (réimpression, 1973)
- Collection musicale d'Iztueta et d'Albéniz [nouvelle transcription]. Txistulari, n° 163, 1995/3


Jose Antonio Santesteban  (1835-1906)

José Antonio Santesteban naquit à Saint-Sébastien en 1835. C'est de son père José Juan Santesteban, organiste de la paroisse de Santa Maria, qu'il reçut ses premiers enseignements de musique, de solfège, de piano et d'harmonie. Il suivit des études musicales à Bruxelles et à Paris. Il créa et dirigea le commerce «Casa Editorial de Santesteban», dans lequel il publia Colección de Aires Vascongados para canto y piano por J.A. Santesteban, un recueil de 80 mélodies harmonisées. Il fit une carrière de concertiste d'orgue, et succéda en 1879 à son père comme organiste et maître de chapelle. Il publia avec sa maison d'édition les recueils Cantos y danzas tradicionales vascongados et Colección de Marchas, Bailes, Cantos Vascongados para piano.


Pascal Lamazou  (1816-1878)

Pascal Lamazou naquit en 1816 à Pau et mourut en 1878. Il fit ses études musicales au conservatoire de Paris et eut une carrière professionnelle de professeur et de chanteur, principalement sur les scènes parisiennes.


Mme. de la Villéhélio (1827-1898)

Madame de la Villéhélio, Julie Adrienne Carricaburu, naquit au château de Chéraute en Soule en 1827 et mourut en 1898. Outre l'éducation ordinaire de cette époque, y compris les cours de piano que recevaient les demoiselles, elle reçut l'enseignement privé du célèbre écrivain Augustin Chaho. Vers 1850, elle reçut des chansons directement des chanteurs et les publia à Bayonne en 1869. 


Jean Dominique Julien Sallaberry (1837-1903)

Jean Dominique Julien Sallaberry naquit en 1837 et mourut en 1903. Il était avocat et notaire à Mauléon. Il fut Officier de l'Instruction Publique et présida des institutions comme le Conseil d'Arrondissement et la Société de Secours Mutuels. Mais on se souvient surtout de ses efforts pour recueillir et revitaliser les traditions basques, lorsqu'il faisait partie de l'Association Basque, en 1893. 


Jose Manterola (1849-1884)

José Manterola, né à Saint-Sébastien en 1849, mourut dans la même ville en 1884, à seulement 35 ans. Il fut le fondateur de la revue culturelle Euskal-Erria en 1880, et directeur du journal Diario de San Sebastián de 1873 à 1876. Il encouragea la revitalisation des traditions basques en organisant en 1882 le Consistoire de Jeux Floraux.


Julien Vinson (1843-1926)

Julien Vinson naquit à Paris en 1843 et mourut à Libourne en 1926. En 1866, il fut nommé Inspecteur Général des Forêts de Bayonne, et commença à apprendre la langue basque. En plus de nombreux articles, il a publié des ouvrages importants, tels qu' Essai d'une Bibliographie de la Langue Basque (1891-1898) et Notice Bibliographique sur le Folk-Lore Basque.


Charles Bordes (1863-1909)

Charles Bordes, naquit en 1863 à La Roche-Corbon (Indre-et-Loire), et mourut à Toulon en 1909. Pianiste et compositeur, il fut maître de chapelle à l'Église Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris, où il fonda le groupe vocal Chanteurs de Saint-Gervais. En 1896, il fut l'un des fondateurs de la Schola Cantorum de Paris, institution éducative qui promouvait la musique sacrée baroque et la musique de la Renaissance.

En 1889 et 1890, le Ministère de Instruction Publique de France chargea le musicien Charles Bordes d'une mission d'étude et de collecte des chansons du Pays Basque. À la suite de son étude, Bordes créa une collection nommée Archives de la tradition basque pour publier le fruit de son travail.
Peu à peu, il publia ces compilations :

- 1891 – Archives de la tradition basque – Cent chansons populaires basques - C'est un livret de présentation de la collection qui rassemble cinq mélodies représentant différents genres : chansons héroïques, chansons d’amour, chansons satiriques, chansons morales et autres chansons.
- 1891 – Dix cantiques populaires basques en dialecte souletin - Douze mélodies populaires de Soule
- 1891 – Douze Noëls populaires basques en dialecte souletin - Douze chants de Noël de Soule
- 1891 – Douze chansons amoureuses du Pays Basque français - Douze chansons amoureuses
- 1897 – Uskal Noelen Lilia - Douze chants de Noël de Soule
- 1897 Kantika espiritualak – 10 cantiques basques anciens en dialecte souletin - Douze airs anciens de Soule
- 1899 – La Musique populaire des Basques rassemble 54 mélodies de chants et de danses présentées dans le livre La Tradition au Pays Basque.


Jean-Pierre Alberbide (1841-1905)

Jean-Pierre Alberbide naquit à Çaro (Basse-Navarre) en 1841 et mourut à Bayonne en 1905. Il fut ordonné prêtre à l'âge de 26 ans et a été le supérieur de la Congrégation des Missionnaires du diocèse d'Hasparren. Il a participé à la fondation de l'abbaye de Belloc et a été chanoine de la cathédrale de Bayonne. Il est l'auteur d'importants textes religieux en basque, tels que : Bokazionea edo Jainkoaren Deia (1887), Erlisionea. Eskual Herriari dohazkon egiarik beharrenak (1890), ou encore Igandea edo Jaunaren Eguna (1895).


José María Echeverría Urruzola (1855-1946) - Juan Guimón (1865-1916)

José María Echeverría Urruzola (Lasarte, 1855 - Saint-Sébastien, 1946) suivit des études de piano au conservatoire de Madrid. Il travailla surtout dans l'enseignement et fut aussi l'auteur de plusieurs œuvres instrumentales. Après des études musicales en Allemagne, Juan Guimón (Saint-Sébastien, 1865 - Saint-Sébastien, 1916) fut le fondateur et le directeur de la fanfare municipale de Saint-Sébastien en 1887. Dynamisant l'activité musicale de Saint-Sébastien, il fut l'un des fondateurs de l'association Euskal Batzarre à la fin du XIXe siècle. 


Bartolome Ertzilla (1863-1898)

Bartolome Ercilla ou Ertzilla, né en 1863 à Durango en Biscaye, mourut en 1898 à l'âge de 35 ans. Il a dirigé l'Orphéon Iparragirre et la fanfare municipale de Durango. Il composa plusieurs œuvres, religieuses entre autres, dont le célèbre Mesias sarritan, ainsi que des œuvres pour piano et fanfare, dont une « zarzuela » qui resta inachevée. 

  • Euskal Kantutegia-Eusko Ikaskuntza : Ercilla, Bartolomé de
  • Lire également : Ander Berrojalbiz. Bartolome Ertzilla, ahanzturaren paradoxak = Bartolomé de Ercilla, paradojas del olvido. Bizkaiko Kanta bilduma. Durango: Silboberri Txistu Elkartea, 2013. Marian Díaz Gorriti; Carlos López Pardo. Bartolomé de Ertzilla 1863-1898: La primavera del artista. Durango, 2019.
  • Extraits à écouter : Bizkaitar kantak – Bartolomé de Ercilla – Javier de Solaun

Resurrección Mªde Azkue (1864-1951)

Resurrección Mª de Azkue naquit en 1864 à Lekeitio (Biscaye) et mourut à Bilbao en 1951, à 87 ans. Il étudia la musique aux séminaires de Vitoria et de Salamanque, et plus tard avec José Sainz Basabe. Suite à un concours, il obtint la Chaire de Langue Basque créée par la Députation Forale de Biscaye, et une de ses activités les plus productives fut l'étude de la langue basque. Des travaux tels que le Dictionnaire trilingue (1905-1906) et Morfología Vasca (1925) sont particulièrement remarquables. Il créa des musiques religieuses et chorales, trois oratoires, six zarzuelas et deux opéras. Il se consacra particulièrement aux recherches sur le folklore, notamment musical, et collecta des chants traditionnels à partir de 1890. 

Publications de recueils et d'œuvres contenant des chants populaires :

- 1901La música popular baskongada
- 1921-1924 - Cancionero popular vasco (édition avec accompagnements) [210 mélodies harmonisées]
- 1922-1925Cancionero popular vasco (édition manuelle) (première édition) [1001 mélodies]
- 1935-1947 Euskalerriaren yakintza (Madrid: España Calpe)
- 1968Cancionero popular vasco (édition manuelle) (2e édition) (Bilbao: La Gran Enciclopedia Vasca)
- 1990Cancionero popular vasco (édition manuelle) (3e édition, J.A. Préface d'Arana-Martija) (Bilbao: Euskaltzaindia)


Sébastien Hiriart

Dans le recueil publié par Sébastien Hiriart, on apprend qu'il était maître de chapelle du petit séminaire de Belloc à Urt. De nos jours, c'est dans ce village que se trouve l'abbaye des moines bénédictins. 


Bilboko Euskal Gazteria Euzko Alderdi Jeltzalearen gazte-erakundea 

L'organisation de la jeunesse basque de Bilbao devint officiellement l'organisation de jeunesse du Parti Nationaliste Basque en 1907. Elle proposait surtout des activités culturelles et sportives à ses membres. Parmi les activités culturelles, il y avait la danse, le théâtre et la musique. Le comité musical de la province de Biscaye s'occupa de recueillir et de choisir des chants traditionnels. 

  • À consulter : Euzkel Abestijak [Doinuen edizioa]
  • Euskal Kantutegia-Eusko Ikaskuntza : Euzkel Abestijak
  • Lire également : Nicolás Ruiz Descamps. “Juventud vasca de Bilbao durante la Restauración (1902-1923)”. Bidebarrieta, 24, 2013; Sabin Salaberri. “Jesús Guridi y Euzkel Abestijak”. Euskonews, 623, 2012.

Nehor eta Dufau

 Christophe Dufau naquit à Saint-Palais en 1888 et mourut à Bayonne en 1922, à l'âge de 34 ans. Il était médecin de profession. Jean Barbier naquit à Saint-Jean-Pied-de-Port en 1875 et mourut en 1931 à Saint-Palais, ville où il occupait la fonction de curé. Il signait ses œuvres folkloriques sous le pseudonyme de Nehor


Aita Donostia (1886-1956)

Aita Donostia naquit à Saint-Sébastien en 1886. Son nom laïque était José Gonzalo Zulaika Arregi. On le surnomma "Père Donostia" à cause de l'énorme travail qu'il mena dès sa jeunesse en faveur de la musique basque. Ismael Echazarra fut son premier professeur au collège de Lekaroz. Il étudia ensuite avec Bernardo de Gabiola à Saint-Sébastien et avec Adrià Esquerrá à Barcelone. En 1920 et 1921, il étudia à Paris avec Eugéne Cools qui eut une grande influence sur lui. Bien qu'il eût porté une attention particulière à la musique sacrée avec une technique soignée et moderne, les musiques basques pour l'Orphéon et les Euskal Preludioak pour le piano sont ses travaux qui ont connu le plus grand succès. Par ses travaux ethnomusicologiques, il devint un grand divulgateur du folklore basque et d'autres thèmes. Douze volumes ont été publiés avec ses œuvres musicales, ainsi que dix autres avec des œuvres musicales et littéraires, dont la collection Cancionero Vasco est la plus remarquable. Il écrivit des travaux musicaux de tous genres. Il créa de nombreuses partitions de lied en catalan, en castillan, en français et en basque. Il mourut à Lekaroz, en 1956.

En 2016, le Xème volume de Obras Completas, Notas de Folklore fut publié. Il réunit des éditions de recueils, des articles et des conférences sur le chant traditionnel :

- 1918Canciones Enumerativas (Euskalerriaren Alde)
- 1918Canciones de cuestación. Olentzero (RIEV)
- 1918De música popular vasca. Conférences lues à l'auditorium de l'Orchestre Philharmonique de Bilbao.
- 1921Euskel eres-sorta (Madrid: Unión Musical Española)
- 1922Comment chante le Basque
- 1949Canciones de trabajo en el País Vasco (Annuaire Musical)
- 1994Cancionero Vasco (Saint-Sébastien : Eusko Ikaskuntza)
- 2016 – Vol. X. Obras Completas P. Donostia, Notas de Folklore


Rodney Gallop (1901-1948)

Rodney Alexander Gallop naquit en 1901 à Folkeston et mourut en 1948. Diplomate de profession, il fit partie du Foreign Office et travailla en Serbie, en Grèce, au Portugal, au Mexique et au Danemark. Il s'intéressait aux traditions populaires et à la danse ; il organisa en 1935, avec Violet Alford, le festival International Folk Dance. Entre 1923 et 1928, il fit plusieurs séjours au Pays Basque et y collecta et y étudia les coutumes.


Florentin Vogel (1867-1955)

Florentin Vogel est né à Plaffenheim, en Alsace, en 1867 et est décédé à Saint-Palais en 1955. Il fut l'élève des célèbres organistes Widor et Gigout à Paris. En 1890, il fut nommé organiste titulaire de l'église Sainte-Madeleine de Saint-Palais. Intéressé par la collecte des traditions populaires basques et béarnaises, il a publié une grande partie de sa collection à Saint-Palais.


Manuel Lekuona (1894-1987)

Manuel Lekuona naquit en 1894 à Oiartzun, où il mourut en 1987. Il fit ses études ecclésiastiques au séminaire de Vitoria, et il y fut enseignant vingt ans plus tard. Il a écrit de nombreux ouvrages d'histoire, tant sur l'Église que sur l'art du Pays Basque. Il étudia en particulier la tradition basque et la littérature orale. Il a été président de l'Académie Basque. 


Piarres Lafitte & Paul Etchemendy

Pierre Lafitte naquit à Louhossoa (Labourd) en 1901 et décéda en 1985 à Bayonne. Après des études aux séminaires de Belloc et de Bayonne, il devint prêtre en 1924 et fut nommé professeur au séminaire d'Ustaritz en 1926. Il fonda des revues comme Aintzina et Herria et fut un véritable activiste de la langue et de la culture basque. En 1952, il fut nommé académicien basque titulaire. Le prêtre Paul Etchemendy travailla avec Pierre Lafitte comme assistant sur l'aspect musical du recueil de chant.

  • Lire également : Aita Gabriel Lerchundi. Simples réflexions sur la chanson populaire basque suggérées par la parution du chansonnier "Kantuz" de MM. les abbés Lafitte et Etchemendy. In Gernika, nº 4 (1947), 655-677; Piarres Lafitte (ICB); Biografía de Pierres Lafitten Biografia (KMK Irakurketa Gida).

Gabriel Lerchundi (1908-1995)

Gabriel Lerchundi naquit à Ciboure en 1908 et mourut au couvent bénédictin de Belloc en 1995. Il fit ses études religieuses dans les couvents de Lazkao et d'Ustaritz, et devint prêtre en 1932. Il fut envoyé au séminaire de rite syrien de Jérusalem et au couvent Saint-Joseph de Caracas. À son retour à Belloc, il travailla à la collecte et à l’étude de la musique religieuse basque et au renouveau de la liturgie basque.